On ne parle plus beaucoup des relations publiques. Mais quand celles-ci reviennent à la Une, ce n'est pas forcément pour la meilleure des raisons. On aura pu se moquer à juste titre des derniers soubresauts de l'affaire du Carlton de Lille, où le chargé des relations publiques de l'établissement, aurait quelque peu étendu le champ de ses activités en faisant rimer "relations publiques" et "filles publiques"... Le métier se retrouve sous les projecteurs pour la pire des raisons. Et aucun média ne se sera vraiment intéressé à la mission première de cet homme : être le premier "communicant" de l'hôtel. Sans mauvais jeu de mots !
Mais positivons ! Qui saurait aujourd'hui définir exactement ce que représentent le terme et la fonction de "relations publiques" ? On est dans un flou que l'on ne qualifiera même pas d'artistique. Pire encore, une multitude de métiers, ou d'appellations, sont venus brouiller, voire étouffer, la définition et le rôle des relations publiques. On les confond souvent avec les relations presse. Un chargé de relations publiques, n'est-ce pas aux yeux de beaucoup un conseiller en image ? Un "dir com" ? Un porte-parole ? Un spin doctor ? La confusion est valable aussi dans le monde anglo-saxon. Un P.R. est dans la jungle hollywoodienne un cerbère qui peut gérer à la fois la carrière de son client, ses contrats, son image et l'ABC de sa vie privée !
C'est pour toutes ces raisons qu'il est temps aujourd'hui d'envoyer aux oubliettes les "relations publiques" pour les "relations publics". Retrouver l'essence même de cette activité. Qui est d'être le sas d'entrée, la porte d'accueil offerte à une personne pour entrer en contact avec un individu, un groupe, une société, une entreprise ou une institution. D'être le trait d'union entre une entité et le public. Aux "relations publics" d'aiguiller ensuite vers la personne ou le service le plus adéquat. Et donc de remettre la notion de lien avec le public au centre des préoccupations.
Pour bousculer cet univers, redonner aux relations publiques leur vraie place, il faut donc bousculer le dictionnaire. Et imposer le terme de "relations publics". Deux mots clairs qui définissent exactement la mission de cette activité. Un obstacle reste cependant à franchir, l'orthographe ! Que dira l'Académie Française de cette innovation ? Voire de cette réappropriation de territoire ? Après tout, il y a quelques années, le terme de "relations médias" en avait bousculé certains. Pour être aujourd'hui rentré dans le langage commun. Il reste donc juste à parler avec la vénérable institution. Mais, au fait, qui s'occupe de ses "relations publics" ?