Dans les 10 prochaines années, le métier d’attaché de presse et le rôle des agences devront évoluer vers une approche centrée sur la création de contenu.
Le paysage médiatique a évolué, les créateurs de contenu ont bousculé notre manière de consommer l’information, alors pourquoi les relations presse et le travail des agences ne devraient pas être bousculés aussi ? C’est un raisonnement simpliste qui aurait néanmoins un grand impact sur la manière de travailler avec les journalistes désormais, qui ne se contentent plus de recevoir un communiqué de presse ou une invitation à un événement guindé. Mélanger les codes des relations presse avec ceux de la communication, des créateurs de contenu et des agences de tendances, voici la nouvelle norme pour faire des relations presse au service des consommateurs.
Ce constat qui fait sens, est notamment l’adage d’un domaine qui use de la création de contenu au profit du storytelling des marques : la beauté. Donner vie au produit, faire témoigner le consommateur, répondre à ses craintes tout en ayant une approche pédagogique. Un format se prête d’ailleurs parfaitement à cette intention : le tuto vidéo ! Pour réussir cet exercice, les attachés de presse d’aujourd’hui se doivent de maîtriser Google Trends pour anticiper les tendances à venir auprès du grand public. Mais aussi, être en capacité de proposer des sujets qui répondent aux exigences SEO des journalistes dans leur travail de rédaction.
Là où les relations presse ont réellement connu une mutation, c’est dans la forme des propositions des sujets auprès de ces derniers. Connaître les articles tendances au sein des rédactions, étudier les chiffres et les audiences des médias doit devenir une pratique courante pour les acteurs de la communication. Car rappelons-le, le métier d’attaché de presse pâtit d’une image ternie, souvent assimilée, à tort, à celui d’une agence de publicité. De ce fait, faire des relations presse en entreprise doit constamment être valorisé, une valorisation qui passera par cette double casquette attaché de presse, chargé de communication, à l’aide de la création de contenu pour les journalistes. Un mélange des genres, qui répond à cette question : pourquoi paie-t-on une agence de communication ou de relations presse ?
Si l’on s’attarde davantage sur le domaine de la beauté, les médias de ce secteur ont su prendre le tournant du contenu viral. Un contenu viral en presse, c’est un contenu qui se partage, qui suscite des interactions, des commentaires, un article qui aura donc plusieurs vies ! À l’image des créateurs de contenu comme Léna Situations, désormais les journalistes beauté s’emparent de plus en plus des sujets qui concernent l’inclusivité, la représentativité dans les produits de cosmétiques et capillaires. De Facto, les agences et les marques sont obligées aussi d’être ancrées au sol et de prendre position à l’aide des médias. L’époque des communications vides de sens, au détriment des actionnaires et des performances de l’entreprise n’a plus lieu d’être aujourd’hui.
Créer l’actualité
Dernier enjeu pour ces domaines que sont la communication et les relations presse : être en capacité de créer l’actualité et de ne pas la subir au quotidien. En plus de préparer les entreprises en cas de communication de crise, de créer une désirabilité d’un point de vue de management, cette proactivité à destination des journalistes conférera chez eux un sentiment de travail d’équipe. De cette relation installée, il sera plus aisé de pousser l’expertise et le leadership d’une entreprise. De cette finalité, les engagements d’une marque deviendront ceux d’une société.
Si on impose une vision prescripteur à cette tribune, sur les 10 prochaines années, il est clair que le métier d’attaché de presse et le rôle des agences devront évoluer vers une approche centrée sur la création de contenu. Que ce soit en s’appuyant sur des créateurs de contenu, en adoptant des pratiques moins codifiées ou en prenant des risques dans leur communication, les attachés de presse devront intégrer les codes SEO et les principes de viralité pour répondre aux exigences des journalistes.
Informer les médias aujourd’hui, c’est avant tout savoir écouter les attentes des consommateurs et des lecteurs d’information. Cette transformation, plus que nécessaire, façonnera les relations presse de demain.