74% des Français refusent de payer pour des services liés à la TV connectée.

Nouvelle révolution en perspective dans l'univers de la télévision? Après la haute définition et les images en 3D, les téléviseurs se préparent à une autre mutation: l'arrivée de la télévision connectée, à savoir ces téléviseurs disposant directement d'un accès à Internet ou bien connectés via une box (Orange, SFR, etc.), une console de jeux ou un boîtier comme l'Apple TV.

Cette année, 9 millions de téléviseurs devraient être vendus, dont près d'un quart seront des téléviseurs connectés. Selon l'institut GFK, ceux-ci devraient représenter 70% des ventes d'ici à 2013-2014. Mais déjà, selon Group M Resources, le pôle études médias de Group M réunissant les agences médias de WPP, un Français sur deux consomme un de ces nouveaux services comme la télévision de rattrapage (catch-up TV) ou la vidéo à la demande (VOD), et 74% d'entre eux le font sur l'ordinateur mais aussi via les box (42%). Ces résultats recueillis en janvier ne font que confirmer ceux déjà observés lors d'une précédente étude sur le sujet menée en octobre dernier.

Recours à la publicité

Entre les deux vagues, le nombre d'utilisateurs a sensiblement augmenté: en octobre, ils étaient 39% à consommer ces nouveaux services sur leur téléviseur et 63% sur l'ordinateur. «Même si la consommation linéaire de la télévision restera sans doute toujours majoritaire par rapport à la consommation délinéarisée, 44% des sondés pensent qu'ils regarderont davantage de programmes télévisés grâce à l'accès à Internet de leur téléviseur», analyse Group M Resources.

Aujourd'hui, 37% des Français connaissent les possibilités qu'offre la TV connectée, contre 26% en octobre. Les plus gros utilisateurs sont des hommes âgés de 35 à 49 ans, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Quant aux usages, la télévision de rattrapage (70%), l'accès aux programmes TV (64%) et aux fichiers enregistrés sur l'ordinateur tels que les photos et les vidéos personnelles (57%) arrivent en tête des préférences des Français. Les services additionnels comme l'accès à la météo ou l'info trafic (56%), l'accès aux fiches techniques d'un film ou d'une série (56,6%) et l'accès à des sites depuis son écran de télévision sont également largement plébiscités.

À noter que 48% des sondés utilisent Internet tout en regardant la TV. Parmi ces derniers, 44% recherchent des informations concernant le programme qu'ils regardent. Mais 74% des sondés refusent de payer pour l'un de ces services supplémentaires. Seuls 13% des Français se disent prêts à payer jusqu'à 10 euros par mois pour en bénéficier. D'où l'inévitable recours à la publicité par les constructeurs, les fournisseurs d'accès et autres acteurs pour financer ces applications. En fait, pour que la TV devienne vraiment un terminal multimédia interactif comme les tablettes et les smartphones, les acteurs du marché devront s'inspirer du Web, selon Group M Resources, en s'appuyant notamment sur la vidéo (catch-up), la VOD, les services (météo, actualités, économie, etc.) et une fonction de stockage pour les photos et les vidéos personnelles. «En tous cas, si ce mode de consommation TV émerge, le modèle économique des chaînes et le marché de la publicité à la télévision seront impactés. Les chaînes devront alors revoir leurs copies», conclut Group M Resources.

 

Parole d'expert

 

Sophie Gonçalves, responsable des études chez Group M

 

«À l'instar des smartphones et des tablettes, le succès de la TV connectée dépendra de la capacité d'adaptation des contenus aux caractéristiques du terminal. Sans compter que, contrairement au Web dont l'usage est souvent individuel, l'expérience de la TV peut être collective. Il va donc falloir adapter les services Internet de la TV connectée à cet usage. Par ailleurs, le fait que pour l'instant des constructeurs s'associent avec des chaînes contraint les téléspectateurs à choisir entre différentes offres “fermées”. Mais cela devrait changer». 

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