La vision que proposait Michaël Boumendil, de Sixième Son, dans Stratégies du 17 février est pour l'essentiel très juste : la construction d'une identité sonore efficace et d'un territoire de marque bien défini forme un préalable indispensable pour les marques qui veulent intelligemment profiter du son et de la musique. (...)
Pour autant, je pense que son opinion est pour partie biaisée: que Sixième Son ait une vision très optimiste et positive ne surprendra personne et le succès de cette agence en est la meilleure preuve, mais il ne faudrait pas ignorer qu'au milieu de la décennie, beaucoup de petites agences, qui disparaissaient aussi vite qu'elles se créaient, ont cru qu'il suffisait de parler son et musique pour toucher le gros lot. J'ai le net sentiment qu'on retombe dans ces travers et que la crise du disque a bon dos. Beaucoup d'acteurs de la musique se tournent vers les marques, non pas parce qu'ils ont des choses intéressantes à proposer aux annonceurs, mais parce qu'ils n'ont plus personne d'autre vers qui se tourner.
Michaël Boumendil se trompe s'il ne voit pas que trop de gens parlent aujourd'hui de son et de musique aux marques sans aucune légitimité ni expérience. Les exemples de destruction de valeur sont plus nombreux qu'il n'y paraît et plus flagrants que jamais. (...) Les conseilleurs ne sont pas les payeurs et le tribut payé par les marques à trop d'incompétence est souvent exorbitant. (...)
Oui, Michaël Boumendil, vous avez raison quand vous dites qu'une musique de marque réussie nécessite une expertise qui ne s'improvise pas, mais il est encore très difficile pour bien des annonceurs de séparer le bon grain de l'ivraie parmi les offres de services sonores ou musicales. Ne pas s'en inquiéter, c'est être naïf ou peut-être sourd.