Nous ne pouvons que nous féliciter des nombreuses initiatives mises en place en faveur des personnes handicapées : Duoday, Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées et, il y a quelques jours, la signature par les dirigeants des principaux médias audiovisuels d’une charte élaborée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), par laquelle ils s'engagent à rendre la question du handicap plus visible sur leurs antennes.
Un des objectifs de cette charte est de «présenter le handicap de façon positive (...) et pas seulement compassionnelle» et parvenir à «changer le regard et véhiculer des visions non stéréotypées». «Les médias audiovisuels ont des responsabilités à caractère sociétal, dont la juste représentation de la société française et de sa diversité», rappelle encore la charte.
Or on estime que 80% des personnes handicapées souffrent d’un handicap invisible. Alors comment les rendre visibles, comment leur (re)donner une place aux yeux de la société ?
Multiples réalités
Le handicap invisible revêt de multiples réalités : maladies chroniques et/ou invalidantes, troubles cognitifs, dont notamment les troubles «Dys», handicaps psychiques, handicaps sensoriels… Leur point commun est d’impacter de façon plus ou moins importante la qualité de vie. Que ce soit dans la vie quotidienne, la vie sociale ou dans le monde du travail, les personnes porteuses d’un handicap invisible sont souvent confrontées à beaucoup d’incompréhension voire de stigmatisation. L’absence de manifestations physiques visibles, comme par exemple un fauteuil, engendre bien moins de sympathie et d’empathie. En effet, on se méfie de ce qu’on ne voit pas, de ce qu’on ne connait pas, de ce qu’on ne comprend pas.
Afin de favoriser l’inclusion des personnes atteintes d’un handicap psychique ou mental, dans la vie quotidienne et le monde du travail, il est nécessaire de multiplier les initiatives afin de changer les regards. Rencontres sportives, dialogue avec les enfants, défilé de mode, accueil des salariés dans les ESAT, job dating inversé… Tous ces rendez-vous permettent la rencontre entre «les deux mondes», participent à réduire les préjugés et à mettre en avant les savoir-être et les savoir-faire des personnes handicapées.
Il faut continuer dans ce sens. Et il est nécessaire que les médias prennent conscience de la réalité du handicap invisible et présentent enfin la diversité dans son ensemble.