Tribune
Trop souvent envisagé sous le prisme de la dépendance, le marché de la silver économie aurait tout à gagner à être pensé sous le prisme de la grand-parentalité.

Le marché de la silver économie n’est plus à prouver, il est même en perpétuelle évolution. Pour preuve, les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé, qui l’estime à plus de 15 millions de personnes en 2018, un chiffre qui devrait grimper à 20 millions en 2030. Un marché prometteur donc, mais trop souvent envisagé sous le prisme de la dépendance et pas assez sous celui de la grand-parentalité, alors que les grands-parents sont en phase de devenir la cible marketing parfaite.

Rien de mieux pour les marques et les annonceurs en effet que de s’adresser à une cible en pleine croissance. Mais penser cette cible de façon homogène est une erreur, auquel cas les marques risquent le coup d’épée dans l’eau. Parler aux grands-parents, qui représentent 80% du marché des seniors, semble plus opportun et malin. Très peu de seniors se reconnaissent seniors et assument ce rôle, alors que tous sont fiers d’être grands-parents, un rôle qui fédère et engage. Aujourd’hui, les Français deviennent grands-parents à 55 ans en moyenne, et la tranche d’âge comprise entre 55 et 75 ans est composée de jeunes grands-parents qui sont souvent très engagés dans ce nouveau rôle. Un Français sur quatre a entre 55 et 75 ans, phénomène expliqué par les baby-boomers nés entre 1946 et 1964.

Et les jeunes grands-parents ont le portefeuille bien rempli. 51% des grands-parents en France parviennent à mettre de l’argent de côté, détiennent un fort pouvoir d’achat et peuvent ainsi profiter pleinement de leur nouveau statut. La grand-parentalité est un moment de vie fort, engageant et vécu de manière extrêmement positive par la plupart des seniors. Lorsqu’on devient grand-parent, on expérimente un nouveau statut familial et un rôle qui cristallise de nombreuses émotions. Les chiffres viennent aussi appuyer la force du facteur grand-parentalité dans les habitudes de consommation : les grands-parents consacrent en moyenne 9 heures par semaine et 22 jours par an à s’occuper de leurs petits-enfants. Ils dépensent chaque année 558 euros pour chacun d'eux.

Du grand-parent au e-grand-parent

Il est temps pour les marques et les annonceurs de dépoussiérer l’image du grand-parent. Aujourd’hui, les grands-parents ont leur portable greffé à leurs mains, et sont adeptes des réseaux sociaux. En effet, les 55-75 ans sont connectés, équipés et à l’aise avec Internet et achètent au moins une fois par mois sur Internet.

Les grands-parents sont au carrefour de 3 grands bouleversements : la prise de la retraite (29% des grands-parents travaillent encore), l’arrivée du premier petit-enfant (80% des seniors sont grands-parents) et l’anticipation de la fin de vie de leurs propres parents. La clé pour communiquer auprès de cette cible est donc la combinaison d’un marketing émotionnel et expérientiel avec des principes générationnels. En effet, les jeunes grands-parents représentent une audience très captive, car leur statut dans la famille les engage. On comprend donc sans peine qu’au carrefour de ses trois bouleversements, la cible des grands-parents représente un véritable eldorado pour des marques de secteurs extrêmement variés : banque, assurance, santé, loisirs, vacances...

Nous voilà donc face à une audience qui cumule toutes les caractéristiques d’une cible marketing parfaite : les jeunes grands-parents de 55 à 75 ans peuvent faire l’objet d’un marketing générationnel, émotionnel et expérientiel.



 









[i] https://tousentandem.com/marche-seniors-en-perpetuelle-evolution/

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