«Gros menteur.» L'accroche surplombant trois gros morceaux de viande de bœuf étiquetés 100% naturel est restée en travers de la gorge d'Interbev, l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes, qui a d'ailleurs porté plainte auprès du Jury de déontologie publicitaire (JDP) et obtenu gain de cause.
Selon le JDP, ce visuel signé Mediaprism pour France nature environnement est de nature à discréditer la filière. L'agence aurait pu écrire «gros mensonge» pour expliquer que «la loi n'impose pas l'étiquetage des viandes issues d'animaux nourris aux OGM», mais pas «gros menteur» qui renvoie, selon lui, à l'éleveur ou au distributeur de viande. Nuance…
Avant sa diffusion, ce visuel avait pourtant été approuvé par l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), dont le JDP est une instance associée. L'afficheur Metrobus, qui a censuré trois des cinq affiches de la campagne, a accepté de diffuser le visuel en question. Quant au tribunal de grande instance de Paris, saisi par Interbev pour interdire sa diffusion, il a rejeté les demandes de l'interprofession. Comme quoi, tout est affaire d'interprétation et de point de vue.
La filière bovine, dont les produits sont pointés du doigt par les écologistes, a de quoi être sur les dents. De là à se sentir visée… Un bon communicant aurait pu lui conseiller de ne pas bouger. En portant plainte, elle a donné un incroyable écho à cette campagne d'opinion choc qui n'avait qu'un but: interpeller cette dernière.