Après les écoles de commerce, de communication et autres établissements de renom, les universités françaises découvrent les joies du marketing et de la communication. Une véritable révolution culturelle sur les campus à laquelle Stratégies consacre cette semaine une enquête fouillée (lire page 32).
Ce bouleversement est lié à l'une des réformes structurantes du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Quarante ans après Mai 68, la loi dite LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) a précipité nos bonnes vieilles facs dans le grand bain de l'autonomie et de la concurrence.
Concurrence dans l'Hexagone, mais aussi à l'international, comme le rappelle Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dans l'interview qu'elle a accordée à Stratégies (lire page 34).
Oui, le savoir est un marché hautement concurrentiel et les universités devront se battre pour attirer les meilleurs enseignants, les meilleurs chercheurs, les meilleurs élèves, les meilleurs mécènes voire les meilleurs partenaires. Ce sera le cas des meilleurs établissements. Quant aux autres… Devra-t-on adapter aux campus la parabole du «renard libre dans le poulailler libre»?
En attendant de devoir éventuellement en corriger les effets pervers, la nouvelle législation impose aux universités françaises de se doter de tout l'attirail marketing: identité de marque, campagne de communication, stratégie d'influence, sites Web, présence sur les réseaux sociaux, etc. Une manne pour les agences.
Les directeurs de communication des facs – un métier d'avenir – devront aussi évangéliser en interne. Et il n'est pas impossible que, de toutes les parties prenantes concernées par ce big-bang, le corps et les syndicats enseignants ne soient pas les moins rétifs…