Osons le pronostic: Anne Lauvergeon sera reconduite à la présidence d'Areva en juin. Et ce sera l'une des conséquences de la catastrophe nucléaire au Japon. Ces derniers mois, son poste, très convoité, fut l'objet d'une formidable bataille d'influence. Depuis deux semaines, le «job» est moins sexy et «Atomic Anne» apparaît comme la mieux placée pour gérer l'après-Fukushima. C'est en tout cas le message – la continuité, gage de sécurité – qu'Areva s'emploie d'ores et déjà à faire passer.

Déjà, début mars, présentant les résultats annuels de son groupe, Anne Lauvergeon lançait: «Pourquoi s'arrêter en si bon chemin?» C'était une semaine avant le tsunami sur la côte nord-est du Japon. «En si bon chemin»… On le sent bien aujourd'hui, rien ne sera plus comme avant pour Areva et, plus largement, pour la filière nucléaire française. La bataille de l'opinion sera plus difficile encore (lire notre enquête page 12).

«Les Français [...] attendent de nous de la responsabilité et encore plus de transparence. Nous les leur devons. Nous les leur donnerons», vient d'écrire Henri Proglio, président d'EDF, dans une tribune publiée par Le Monde. Areva n'est en effet pas la seule entreprise directement concernée. EDF l'est tout autant, sinon davantage depuis que son président s'est vu confier la mission d'animer le comité stratégique de l'énergie nucléaire créé par le Conseil de politique nucléaire.

Sur ce dossier, la communication sera l'un des enjeux des mois à venir. Il est à noter que les deux multinationales de l'énergie partagent la même agence, Euro RSCG C&O, dont la responsabilité dans la période qui s'ouvre est elle aussi, à la place qui est la sienne, engagée.

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