La destruction de 90% des panneaux d'affichage. Voilà, à en croire l'Union de la publicité extérieure, ce à quoi conduirait, s'il était mis en œuvre tel qu'il a été rédigé par les services du ministère de l'Écologie et du Développement durable, le projet de décret d'application de la loi Grenelle 2 sur l'affichage. Une farce? Pas exactement.

Destiné à réduire la «pollution visuelle», ce texte, rendu public le 23 février dernier, survient après l'extravagant rapport, remis quelques semaines plus tôt au Premier ministre, du Centre d'analyse stratégique dans lequel figuraient des propositions visant à dégager des pistes pour développer la «consommation durable», comme «encadrer les stratégies médias des entreprises pour éviter la prolifération des messages incitant à l'hyperconsommation».

Ces deux textes reflètent un courant de pensée, dans la société civile comme dans la haute administration, favorable à la décroissance. Et largement publiphobe. Ils disent aussi, en creux, les manques des acteurs de la communication en matière de lobbying. Aujourd'hui, afficheurs, publicitaires et annonceurs crient au loup. Quitte à forcer un peu le trait.

Il n'est jamais trop tard. Sur fond de clins d'œil préélectoraux aux Verts, la partie n'est pas terminée et, sans doute, après son passage par Bercy et la Rue de Valois, le décret d'application sur l'affichage sera-t-il modifié dans un sens plus réaliste. D'ici là aura été élu, en juin, le nouveau président de l'Association des agences-conseils en communication. Sa feuille de route est toute trouvée.

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