«Encadrer les stratégies médias des entreprises pour éviter la prolifération des messages incitant à l'hyperconsommation», «limiter les stratégies promotionnelles favorisant le gaspillage et la surconsommation», «réduire, voire supprimer, les publicités pour les produits à forte empreinte environnementale». Ce sont trois des vingt-cinq recommandations formulées par le Centre d'analyse stratégique dans un rapport remis au Premier ministre vendredi 28 janvier afin de dégager des pistes pour développer la «consommation durable».
Peut-être resteront-elles lettre morte. Quand bien même on les considérerait comme fantaisistes, extrémistes, anachroniques, ou simplement de nature à porter un coup sérieux à l'industrie de la communication publicitaire, il faut les prendre au sérieux. D'abord parce qu'elles s'inscrivent dans un courant de pensée dynamique prônant une croissance raisonnée, sinon une décroissance, comme réponse à la crise du capitalisme.
En outre, les échéances électorales approchant, elles seront sans doute versées au débat public. Avec tous les excès possibles. On le voit en ce moment à Paris: «La publicité attaque la liberté de conscience», tel est l'avis d'Alexis Corbière, élu du Parti de gauche et membre du groupe de travail préparant de nouvelles règles d'affichage plus restrictives dans la capitale.
Sur fond de croissance économique molle, de chômage historiquement élevé et de moral des ménages flageolant, le débat mérite d'être engagé. Alors même que, après celle de l'UDA en 2006 qui établissait un lien entre publicité et croissance économique, une étude commanditée par l'AACC atteste le rôle des facteurs marketing dans l'augmentation des ventes des entreprises (lire p.31).
Sur ce sujet, comme sur tous les autres intéressant la communauté du marketing, de la communication et des médias, les colonnes de Stratégies vous sont ouvertes.