J'ai profité de la trêve des confiseurs pour lire un livre épatant paru en mai dernier. Son titre claque comme les slogans que son auteur, ancien publicitaire devenu collectionneur et marchand d'art, a mitonné pendant des années: Mon nom est Charles Saatchi et je suis un artoolique (éditions Phaidon).

Cet ouvrage est une synthèse d'interviews accordées par l'auteur à la presse britannique. Bien sûr, son propos principal concerne l'art. Mais le cofondateur, avec son frère Maurice, de l'agence Saatchi & Saatchi revient aussi sur ses premières armes: la publicité. Et c'est du grand art. Je ne résiste pas, en ce début d'année, à vous livrer deux réflexions.

Goût pour la provocation

«Je recommande la publicité à tous, écrit-il, surtout quand on n'a pas de don apparent pour les études. On y fait de l'argent facile, et le peu d'aptitudes que l'on a peut être mis à profit [...] que ce soit son charme, son don pour tenir la main au client ou des compétences techniques adaptées au monde complexe des médias ou, si nécessaire, l'écriture de slogans et de jingles pour des hommes politiques avides de pouvoir.»

À ce sujet, le créateur du slogan «Labour isn't working» pour le Parti conservateur britannique est-il conservateur lui-même? Sa réponse: «Je me suis lancé dans la campagne antitabac du ministère de la Santé, j'ai visité des services de pneumologie, étudié des radios de poumons cancéreux, créé la pub la plus macabre possible, tout en fumant avec bonheur. Vous pensez que la publicité est écrite avec le cœur, comme c'est mignon.»

Premier, deuxième ou troisième degré, à vous de voir. En attendant, bonne année!

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