Le désormais traditionnel numéro «100% Web» que Stratégies vous propose à cette époque de l'année est l'occasion de faire une halte dans la marche sans répit où nous entraînent les nouvelles technologies.
Les marques et leurs conseils, les médias, l'organisation des entreprises, tout cela – la trame éditoriale de ce journal – est bouleversé par le Web, ses avancées enthousiasmantes, intrigantes ou effrayantes.
Un univers à la fois ultraglobal et hyperlocal, voilà ce qu'offre la Toile aujourd'hui. Une tribu dont Facebook, Apple, Twitter, Google sont les totems. Une économie-monde virtuelle et réelle, où la vitesse est un atout et un risque, où l'ubiquité et l'instantanéité sont de mise, où la gouvernance (principes, règles, usages) traditionnelle est assez substantiellement sapée.
Manque d'autorité
Vertige des éditeurs de presse, de musique ou de cinéma, des marketeurs, des publicitaires, des politiques. Appétit des lecteurs, des consommateurs, des citoyens. Mais aussi tensions, frustrations. Car le Web est un maelström où les vérités d'hier ne sont pas celles de demain, où les certitudes sont soumises à rude épreuve.
Le destin de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, la fameuse Hadopi, est à cet égard éclairant. Quel plus bel enjeu? Las! Avant même son examen au Parlement, la loi portant création de l'Hadopi était vilipendée. À peine adoptée, elle était considérée comme dépassée. Tout juste mise en œuvre avec l'envoi de premiers courriels d'avertissement, la voilà zappée par Free. Quant au Parti socialiste, il l'abrogera, dit-il, s'il revient au pouvoir en 2012. Pauvre Hadopi, quelle absence d'... autorité.