Faut-il taxer France Télévisions d'«ethical washing», comme on reproche régulièrement aux industriels de verser dans le «green washing»? La question se pose après la diffusion de la nouvelle campagne de communication du groupe public sur ses antennes (lire notre enquête en page 10).

On passera sur la similitude avec celle, lancée il y a quelques mois, de la Une. Quand celle-ci était signée «On se retrouve sur TF1», celle-là proclame: «On se ressemble, on se rassemble». Quand TF1 faisait vibrer la corde «veillée devant la cheminée», actionnant le levier fédérateur, France Télévisions est restée au stade précédent, se contentant de refléter une France plurielle dans son miroir.

Carambolage

Opération «black-blanc-beur» à quelques semaines de la Coupe du monde de football: après tout, pourquoi pas? Mais jouer la carte de la diversité, c'est prendre le risque qu'on aille voir de l'autre côté du miroir. Et c'est bien là que le bât blesse.

Car, au moment où sort cette campagne de publicité, paraît un rapport sévère sur la politique de France Télévisions en la matière. Non pas tant comme diffuseur – les animateurs, journalistes et comédiens mis à l'antenne sont un reflet assez fidèle de la France d'aujourd'hui – que comme employeur (dix mille salariés, excusez du peu), mettant au jour un point noir du pourtant bon bilan de Patrick de Carolis.

France Télévisions n'est pas la seule à pécher sur ce difficile sujet. Mais est-il exagéré d'attendre d'une entreprise publique qu'elle soit exemplaire en cette matière? À quelques semaines de la fin du mandat de Patrick de Carolis, le carambolage entre ce rapport et cette autopromotion publicitaire ne pouvait sans doute plus mal tomber.

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