« Calmez-vous, Madame, ça va bien se passer !» La phrase cinglante et sexiste du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’encontre de la journaliste Apolline de Malherbe, le 8 février dans la matinale de BFM TV/RMC, a déclenché l’ire de l’intervieweuse (« Je vous demande pardon !») et des internautes. À juste titre. La remarque apparait totalement déplacée et surannée.
La campagne présidentielle 2022 est sans doute la première à se tenir dans une nouvelle ère, qui respecte davantage les équilibres hommes-femmes : ces dernières sont plus nombreuses à la fois du côté des candidats à l’élection (cinq) et des intervieweurs (lire le billet de Caroline Bonacossa p.52 et notre enquête sur les nouveaux formats des émissions politiques p.10). Le tout dans un contexte de libération de la parole des femmes, puisque le prédécesseur d’Apolline de Malherbe dans la matinale de RMC/BFM TV, Jean-Jacques Bourdin, est lui-même actuellement mis à l’index à cause d’une affaire de tentative d’agression sexuelle.
À l’inverse, quand on laisse les hommes seuls entre eux, comme dans l’émission Face à Baba de Cyril Hanouna sur C8 le 27 janvier dernier, avec Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, le spectacle s’avère affligeant. Un combat de coqs à peine séparés par un animateur qui ne connait pas le fond des sujets clés de cette présidentielle (pouvoir d’achat, sécurité, retraite, immigration…) et semble juste encourager ces clashs. Alors vive ces nouveaux équilibres !