[Edito] Le gouvernement commence à prendre la mesure du problème de l'insertion des seniors en entreprise et annonce qu’il va créer dans le cadre de la réforme des retraites un index senior pour les entreprises, et réfléchit même à des sanctions.
Comme Stratégies est sur tous les fronts, y compris les plus dégarnis, nous revenons cette semaine sur le grand enjeu sociétal du moment : l’insertion des seniors dans l’entreprise (lire notre enquête "En finir avec la discrimination des seniors"). Le gouvernement commence à prendre la mesure du problème et annonce qu’il va créer dans le cadre de la réforme des retraites un index senior pour les entreprises de plus 1000 salariés en 2023 et pour les plus de 300 personnes en 2024, et réfléchit même à des sanctions. Certaines sociétés tentent de trouver une autre voie : ainsi Sibylle Le Maire, directrice exécutive du groupe Bayard et fondatrice du club Landoy, milite pour «avoir des indicateurs précis, agrégés et non nominatifs». Elle défend quatre critères portant sur la part des seniors dans l’entreprise, une charte d’engagement en dix points en faveur des plus de 50 ans – signée au départ par 32 sociétés comme L’Oréal, Thales ou Sodexo et que 19 entreprises ont rejointes –, un taux de formation et de mobilité des seniors et enfin un indicateur portant sur les recrutements. « On a plutôt avancé sur la capacité à garder les seniors en entreprise mais on ne sait toujours pas les recruter », note Sibylle Le Maire. Première étape donc : dresser un état des lieux entreprise par entreprise. Les résultats de cet index senior dans le secteur de la communication et des médias, où le jeunisme fait des ravages, pourraient piquer les yeux.