Il y a fort à parier que Kamala Harris émergera victorieuse de cette élection, devenant ainsi la première femme présidente des États-Unis. Cinq facteurs clés soutiennent cette prédiction.

​​​​​« Maga and glorious again ». « We Are Not Going Back ». À chacun son slogan de victoire, mais une élection toujours aussi incertaine. La course à la Maison Blanche entre Kamala Harris et Donald Trump s’annonce comme l’une des plus serrées de l’histoire américaine. Les sondages dans les États pivots montrent des écarts infimes entre les deux candidats, laissant les commentateurs politiques dans l’expectative. Cette prudence dans les pronostics reflète une appréhension palpable face à un éventuel retour de Donald Trump au pouvoir. Le climat politique est marqué par une polarisation extrême, avec des discours incendiaires et des listes d’ennemis brandies par le camp républicain. Ainsi, l’Amérique semble divisée entre ceux qui voient en Trump une figure familière et ceux qui craignent pour l’avenir de la démocratie. Les forces politiques traditionnelles paraissent épuisées, chaque camp se présentant comme l’unique rempart contre le chaos. Malgré ce contexte tendu, il y a fort à parier que Kamala Harris émergera victorieuse de cette élection, devenant ainsi la première femme présidente des États-Unis. Cinq facteurs clés soutiennent cette prédiction.

L’héritage Biden

Kamala Harris bénéficie de l’héritage positif de l’administration Biden. Malgré les défis de l’inflation, l’économie américaine affiche de solides performances. Le plan de relance post-Covid de 1900 milliards de dollars et l’Inflation Reduction Act ont stimulé la réindustrialisation et la lutte contre le changement climatique. Plus de 15 millions d’emplois ont été créés depuis 2021, et les investissements privés dans l’industrie ont explosé. L’annulation partielle de la dette étudiante a également marqué les esprits dans une Amérique où le savoir se paye cher.

La mobilisation démocrate

Contrairement à 2020, les démocrates semblent avoir l’avantage en termes de mobilisation. Les nouveaux inscrits sur les listes électorales sont majoritairement jeunes, femmes et personnes de couleur, des groupes traditionnellement favorables aux démocrates. Contrairement à 2020, Donald Trump n’a pas réussi à dissuader ses partisans à participer au vote anticipé, une procédure qu’il avait auparavant critiquée comme étant sujette à la fraude. Dans les États où l’affiliation partisane des électeurs est publique, les deux partis semblent désormais à égalité. Cependant, selon l’analyste Tom Bonier, les démocrates enregistrent un nombre plus élevé de nouveaux inscrits sur les listes électorales, particulièrement dans les États pivots.

Le soutien des célébrités

Le « star-system » américain s’est massivement rallié à Kamala Harris. De Brad Pitt à Beyoncé, en passant par LeBron James, Stephen Curry, Taylor Swift, ou encore l’ancien président Barack Obama, les personnalités influentes multiplient les appels au vote en faveur de la candidate démocrate. Les médias mainstream ont activement pris position dans leur traitement de l’information, portraitisant pour beaucoup Donald Trump comme un arriviste incompétent. Le revers subi par le Washington Post qui a annoncé ne pas prendre position cette année témoigne de la sensibilité du sujet au sein du quatrième pouvoir.

Un ticket présidentiel rassurant

Le duo Harris-Waltz rassure une large partie de l’électorat. Waltz, perçu comme un bon père de famille, qui embrasse l’Amérique rurale qui se sent méprisée par les élites compense habilement l’image plus progressiste de Harris. Kamala Harris elle-même s’est de nombreuses fois mise en scène, privilégiant parfois l’image qu’elle renvoyait au détriment du fond. Mais l’Amérique attend cette révolution, ni dieu, ni césar, ni tribun, Dieu est une femme noire. Cette combinaison équilibrée renforce la crédibilité du ticket démocrate auprès des électeurs modérés.

Une coalition électorale diversifiée

La stratégie de Harris visant à séduire les femmes, les minorités et les jeunes porte ses fruits. Les sondages révèlent un écart considérable de 30 points entre le vote des femmes et celui des hommes en faveur de Harris. Ce clivage entre les sexes s’annonce comme un facteur déterminant de l’élection, sans précédent même en 2016, les enjeux en matière de droits des femmes n’ayant jamais été aussi cruciaux. My body, my vote.

Ainsi, bien que les sondages restent serrés, il est toujours autorisé de rêver une victoire de Kamala Harris. La candidate démocrate a su éviter les erreurs de communication, jonglant habilement entre une approche proactive pour séduire l’électorat centriste et une réactivité face aux faux pas de son adversaire. Alors que Donald Trump semble se radicaliser dans les dernières heures de la campagne, notamment avec ses attaques contre la presse, Harris maintient un cap stable et rassembleur. Les pères fondateurs seraient fiers de voir l’avènement d’une Amérique fédératrice, après les heures sombres du trumpisme, jonchées de post vérités et d’attaques au cœur même de la première et plus grande démocratie, comme le 6 janvier 2021. La « majorité silencieuse » tant évoquée pourrait bien se révéler en faveur de la candidate démocrate, faisant mentir les biais des sondeurs et ouvrant la voie à une présidence historique.​​​​​

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