Face à l'essor de l'intelligence artificielle générative, les agences se doivent de réinventer leur modèle opérationnel, notamment en centralisant les outils d'IA.
L’utilisation de l’IA a plus que doublé depuis 2017, passant de 20% à 60%, selon une étude récente de McKinsey. L’intelligence artificielle a profondément transformé de nombreux secteurs, y compris les agences de communication et de marketing. Les outils basés sur l’IA générative sont désormais omniprésents, révolutionnant la manière dont ces agences fonctionnent et interagissent avec leurs clients. Toutefois, cette révolution divise : certains y voient une avancée inestimable, tandis que d'autres craignent, comme 60% des professionnels, que l’IA puisse remplacer leur poste.
L'IA a ouvert des opportunités considérables pour les agences, tout en introduisant de nouveaux risques et défis. L'ampleur de la transformation en cours soulève une question essentielle : l'IA est-elle un allié ou une menace pour les agences ?
L'impact de l'IA sur les agences
De nombreuses agences de marketing, de publicité et de relations publiques intègrent désormais des outils d’IA générative dans leurs opérations quotidiennes. Selon une étude récente de LinkedIn, la cartographie des emplois et des compétences montre une augmentation significative (x142) du nombre de ses membres – les professionnels du marketing en tête – ayant ajouté des compétences en IA à leur profil au cours de l’année écoulée. Des géants comme Ogilvy, Publicis et WPP, jusqu’aux petites agences spécialisées, tirent parti de l’IA pour optimiser leurs processus et offrir des services plus personnalisés et efficaces.
Aujourd’hui, près de 60% des organisations intègrent l'IA générative dans leurs stratégies marketing. À l'image de Midjourney ou de Dall-E, l'IA générative permet de produire des contenus visuels et graphiques à partir d'une description textuelle. L'intelligence artificielle permet également de mieux cibler et personnaliser les messages diffusés, notamment grâce à sa capacité à traiter de grands volumes de données. Par exemple, les outils sur le marché permettent déjà d'analyser le comportement et les préférences des utilisateurs, de segmenter l’audience afin d’ultra-personnaliser les campagnes, ou encore de créer du contenu dynamique, évoluant en fonction des interactions des utilisateurs.
Cependant, certains estiment que cette démocratisation pourrait nuire à l'authenticité et à l'originalité. Dans les agences de traduction, l'IA réduit considérablement le temps de travail nécessaire en automatisant une grande partie du processus. Selon une consultation menée par la SFT, 70% des traducteurs considèrent cette pratique comme une menace pour leur activité, les interprètes expriment eux aussi cette crainte. En s'appuyant de plus en plus sur des machines pour produire du contenu, les agences risquent de diluer ce qui rend leur travail unique : la touche humaine. D'autres soutiennent que l'IA, en automatisant les tâches routinières, libère justement du temps pour une créativité et une innovation accrues.
La nécessité de réinventer le modèle des agences
Pour rester compétitives, les agences doivent repenser leur modèle opérationnel à la lumière des opportunités et des défis présentés par l'IA. L’automatisation des tâches répétitives et chronophages libère du temps pour des activités plus créatives et stratégiques. L’IA améliore également la gestion de projet grâce à des analyses précises et des prévisions, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées. En outre, l'IA permet d'identifier de nouvelles opportunités de marché, d'optimiser les campagnes et d'augmenter le retour sur investissement, ce qui conduit à une croissance accrue.
Un récent rapport de l'Apec indique que deux cadres sur trois pensent que les outils d’IA seront utiles à leur métier, soulignant ainsi l'acceptation croissante de l'IA comme un atout stratégique dans le monde professionnel. Cependant, l'adoption des outils d'IA sans fournir une formation adéquate aux équipes peut entraîner une mauvaise utilisation des technologies et réduire leur efficacité. Une dépendance excessive à l’IA pourrait également freiner l'innovation humaine et la créativité, des éléments essentiels dans les industries créatives. Certains métiers risquent de disparaître ou de se transformer, rendant nécessaire le recrutement de talents capables de maximiser les avantages de l’IA pour exploiter pleinement son potentiel.
Les réactions à avoir pour bien gérer les aspects opérationnels d'une agence
Pour gérer efficacement les aspects opérationnels d'une agence à l'ère de l'IA, il est essentiel de centraliser les outils d’IA. La centralisation des outils évite la dispersion des efforts et des ressources, améliorant ainsi l’efficacité opérationnelle. Une plateforme centralisée simplifie les processus de structuration des projets, rendant la gestion plus fluide et cohérente. Les données consolidées facilitent la personnalisation des campagnes, offrant une expérience client plus riche et pertinente.
Néanmoins, cette centralisation pose également des questions sur la diversité des approches et la protection des données. Les agences doivent donc trouver un équilibre entre efficacité et sécurité, en s'assurant que la centralisation des outils ne mène pas à une standardisation excessive des pratiques.
L’ère de l’intelligence artificielle est une réalité pour les agences, offrant des opportunités immenses tout en posant des défis inédits. Les agences qui sauront centraliser leurs outils d’IA et repenser leur modèle opérationnel seront les mieux placées pour tirer parti de cette révolution technologique. Cependant, elles devront également veiller à ne pas sacrifier la créativité et l'originalité humaines, afin de maintenir la richesse et la diversité qui font la force de leur secteur.
Ce qui est certain, c'est que l'IA force chaque agence à prendre position : embrasser cette technologie avec discernement ou risquer de se laisser distancer par une innovation qui, qu'on le veuille ou non, est là pour rester. Les agences doivent décider si elles veulent être les pionnières d'une nouvelle ère.
