Le management d'une entreprise doit être pensé en reflet de sa mission. Aux dirigeants d'en définir le style en fonction de leur leadership.
Il y a comme une petite idée reçue lorsque l’on parle du modèle de management d’une entreprise : il faut voir avec les RH… A y regarder de près, en quoi les directions des ressources humaines seraient-elles les chefs d’orchestre du management ? Comme trop souvent, les comités de direction ont pris l’habitude de rendre responsables les RH de l’expression managériale de l’entreprise, alors même que le management est le miroir de leur exemplarité.
De quel type de managers a-t-on besoin pour mener à bien notre mission ? Rares sont les comités de direction qui se posent cette question. Pourtant, tel est bien le point de départ : la mission de l’entreprise.
A l’heure où l’entreprise à mission fait de plus en plus parler d’elle, force est de constater que la mission et la raison d’être dont elle découle sont souvent négligées au profit d’une stratégie business et financière. L’économique prend le pas sur le sens et sur la vision. En guise de convictions managériales, la plupart des dirigeants se drapent dans les tendances du moment lues dans telle ou telle revue à la mode. Il est rare de rencontrer des entreprises dont le management est pensé en reflet de la mission.
Question de convictions
Le management est avant tout une question de convictions : conviction éthique, morale, inclusive… Ces convictions imposent aux dirigeants, quel que soit le secteur d’activité, de réfléchir à leur leadership dont découleront naturellement un modèle et un style de management. Elles imposent un examen de conscience que peu de dirigeants ont le courage de faire, car il renvoie à sa propre raison d’être en tant qu’humain.
Etablir des convictions managériales, des usages, des codes, des rites managériaux devraient être aussi important que d’imaginer la stratégie produits ou industrielle de l’entreprise. Il s’agit ici de sa performance humaine et de sa capacité à faire tribu.
Ce sujet ne mérite pas les lieux communs et les standards importés très souvent d’outre-Atlantique, où le management se limite souvent à délivrer dans un monde où chacun peut être remercié sur le champ. Le leadership managérial devrait être le liant, le ciment de toute équipe de direction, chaque membre en étant le garant par son engagement mais aussi par sa pleine conscience.
Don de soi
Force est de constater que la plupart du temps, on brode sur le sujet, on écrit de belles formules pour faire bien mais dans les faits l’exemplarité managériale vient rarement d’en haut.
Pour éviter d’être pris à défaut, on se tourne vers le DRH afin qu’il crée un modèle de management des ressources, des process, des systèmes d’évaluations et j’en passe… On oublie que pour être efficace, un modèle de management a besoin d’une âme et d’un don de soi chez chaque dirigeant. Cela relève du bon sens : pour guider sereinement, il faut donner envie de faire le premier pas et de regarder l’horizon.
Un escalier se balayant toujours par le haut, il est important de rappeler que les comités de direction ont les managers qu’ils méritent et que les actionnaires ont les dirigeants qu’ils méritent aussi.