TÉLÉVISION

Alors que l’essor des plateformes et le potentiel projet de fusion TF1-M6 bouscule le paysage audiovisuel, voici comment France Télévisions se projette dans l’avenir.

Tempo. Tel est le nom de code d’un tout nouveau projet stratégique interne chez France Télévisions. « Nos trois priorités sont de répondre aux défis du temps réel, du temps long et de la distance », expose Delphine Ernotte Cunci, sa présidente. Dévoilé en amont aux salariés, ce projet suscite désaccords et inquiétudes alors que la direction de l'information vient d'annoncer la suppression des journaux télévisés nationaux sur France 3.

Sur le temps réel, France Télévisions a affirmé sa volonté de continuer de faire monter en puissance sa chaîne Franceinfo, qui fêtera ses six ans après l’été. « L’idée est de la faire passer du statut de chaîne info à agence de production d’information chaude pour le groupe », explicite Laurent Guimier, directeur de l’info, par ailleurs ciblé récemment par une motion de défiance de la part de la rédaction. En particulier, pour les 24 nouvelles éditions régionales de France 3 qui - autre annonce officialisée lors de la conférence des programmes 2022-2023 -, remplaceront les journaux nationaux du midi et du soir. Une façon de « répondre au défi de la distance » en proposant un traitement de proximité, depuis les territoires, de l’information. Face au « défi du temps long », le groupe promet un renforcement de ses grandes éditions nationales avec notamment de « nouvelles écritures et de nouvelles expertises ».  

France Télévisions entend aussi mettre le paquet sur le numérique, prenant en exemple le service public suédois, SVT, « qui touche davantage de Suédois via ses plateformes numériques », selon Delphine Ernotte Cunci. « D'ici à 2024, nous doublerons la couverture de France.tv pour qu'au moins trois quarts des Français la consomment chaque mois », projette-t-elle. Pour cela, par exemple, le nombre de séries disponibles sur France.tv sera doublé dès cette année, les films seront aussi plus nombreux (200 par an), le tout en accès gratuit. Le groupe entend également « renforcer sa capacité à fabriquer » des contenus en candidatant cet automne au plan d’investissement France 2030 afin de créer un hub de production.

Des programmes de proximité

Concernant les programmes (voir le magazine Stratégies de ce jeudi), le groupe a annoncé notamment un rendez-vous sur Paris 2024, à la place de Plus Belle la Vie, tous les soirs de semaine à 20h. Il a aussi confié la Grande Librairie à Augustin Trapenard et à Thomas Snegaroff le soin de succèder à Karim Rissouli à la tête de l'émission d'actualité C politique le dimanche. On retrouvera Frédéric Lopez pour Un dimanche à la campagne l'après-midi sur France 2 et Michel Drucker qui passe de France 2 à France 3, toujours le dimanche, à partir de 13h30. L'humoriste Jarry présentera tous les dimanches en fin d'après-midi Rendez-vous chez Jarry (titre provisoire), où il « testera les astuces qui ont passionné les réseaux sociaux ».

France 3 diffusera des procès filmés, pour mieux faire comprendre le fonctionnement de la justice. Léa Salamé reste seule aux commandes du talk-show du samedi en deuxième partie de soirée sur France 2, On ne peut plus rien dire. Laurent Ruquier, lui, animera le samedi en première partie de soirée une émission provisoirement intitulée Tout nous fait chanter. Le jeu culte Des chiffres et des lettres ne sera plus diffusé quotidiennement sur France 3 mais uniquement le week-end. Cyril Féraud récupère deux nouveaux jeux :100% logique en première partie de soirée sur France 2 et Duels en familles, le match des régions sur France 3. Enfin, MasterChef sera animé par Agathe Lecaron sur France 2.Dans le jury, les chefs Yves Camdeborde, Thierry Marx et Georgiana Viou.

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