Alors que le prix du papier augmente, le groupe de presse, qui possède 55 % du marché de la presse télé payante, renoue avec la baisse du prix facial et s’affirme sur la SVOD.
Qui dit mieux ? Prisma Media, détenu par Vivendi, dont l’actionnaire majoritaire est Vincent Bolloré, possède désormais quatre titres de presse télé, parmi les plus porteurs du secteur. Soit les hebdos Télé Z, acquis par Vivendi en 2021 via EPM 2000 (704 623 ex. -6,97 % premier trimestre 2022 versus 2021), Télé Loisirs (532 303 ex., +4,78 %) et les quinzomadaires TV Grandes chaînes (591 372 ex., +7,61 %) et Télé 2 Semaines (559 613 ex., +11,66). Une équipe de 70 journalistes collaborent à la newsroom qui fournit les contenus, en plus d’une cellule de 20 personnes dédiée au numérique, et d’un studio vidéo.
TV Mag (groupe Le Figaro) diffusé avec 52 titres de la presse quotidienne régionale demeure leader avec 4 millions d’exemplaires devant Télé 7 jours (CMI France), qui affiche 836 420 ex (-8,43 %). Mais au global, en diffusion France payée, Prisma Media possède 55 % du marché et 69 % de part de marché en vente au numéro.
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Fleuron de Prisma Media, cette presse TV s’avère encore très rentable, du fait de sa diffusion ultrapopulaire. « Sur le print, on considère que c’est un marché qui a beaucoup de résilience. Alors qu’il y a eu beaucoup de hausses de prix de journaux, liées à la hausse du prix du papier, nous avons stabilisé voire baissé nos prix de vente, avec 20 centimes de moins dès octobre sur Télé 2 Semaines. Nous avons déjà compensé cette baisse en chiffre d’affaires. Il est essentiel de proposer le bon produit au bon prix ».
Fort de ce « test », Prisma Media a également baissé de 20 centimes le prix de Femme Actuelle pour le lancement de sa nouvelle formule, en mai. En trois semaines, l’effet sur les ventes était déjà sensible, en période de forte inflation. Le groupe renoue ainsi avec l’idée fondatrice d’Axel Ganz, son créateur en France, qui prônait une presse bon marché pour une diffusion la plus large possible. Pascale Socquet, directrice exécutive du groupe, l’assure : « Ces marques télé apportent à la fois à Prisma Media un chiffre d’affaires et une rentabilité, une puissance et un reach pour la régie publicitaire, de la data consommateurs, socle de développement sur de nouveaux business models payants et une image forte sur le numérique avec Télé Loisirs, particulièrement précurseur dans ses développements ».
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À Télé Loisirs, le chiffre d’affaires numérique pèse désormais 40 % des revenus, après une progression de 30 % en 2021. Le site, qui affiche 21 millions de visiteurs uniques par mois, et 4 millions par jour, propose désormais 97 % des contenus illustrés par des vidéos et des informations mises en ligne de 7h à 23h, week-ends et jours fériés compris. Un onglet y est maintenant dédié à la SVOD : « Nous voulons faire de Télé Loisirs un référent de la SVOD et non plus seulement de la télévision linéaire en nous plaçant en amont de la chaîne de valeur des plateformes, en apportant notre pouvoir de recommandation. Nous sommes passés de 5 % en 2021 à 30 % de notre production dédiée à la SVOD », détaille Pascale Socquet. Le journal a été retravaillé avec un travail d’épure sur la couverture, plus sélective : « Cela a eu un effet rapide sur les ventes avec une correction de tendance », ajoute la manageuse.