À l’équilibre en 2024 avec 80 000 abonnés, le newsmagazine développe trois verticales de diversification pour augmenter ses revenus.

C’est dans les très feutrés salons du Bristol qu’Alain Weill a détaillé sa feuille de route pour L’Express. Président du groupe depuis cinq ans, l’ancien patron de BFMTV et de RMC savoure sa première année à l’équilibre, portée par près de 140 000 exemplaires en diffusion France payée en 2023-2024 selon l’ACPM (-6,6 %) avec 80 000 abonnés au global (1) et 9 000 exemplaires vendus en kiosques. C’est la hausse du prix (de 4,90 euros à 6, 90 euros il y a deux ans) et des revenus publicitaires qui porte ces résultats positifs.

Le titre s’était repositionné en visant les leaders d’opinion et les cadres dirigeants, selon Éric Chol, le directeur de la rédaction. L’âge moyen des lecteurs est de 51 ans avec 58 % d’actifs. L’Express affiche 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, sur sa seule activité de la presse. « Quand on est déficitaire, on ne peut pas se développer », souligne Alain Weill, qui rappelle que le titre perdait de l’argent depuis dix ans et jusqu’à 12 millions d'euros en 2019. « Dans un contexte très difficile pour la presse payante, la diversification est inévitable », assure l’homme de média. Son plan de diversification ambitieux est fondé sur trois développements, qui visent à peser pour 50 % des revenus en 2026.

Traduction d'articles

Au deuxième semestre 2025, L’Express va lancer via un site payant « Express Europe », soit une déclinaison dans les 27 pays de l’Union européenne et dans 24 langues. « Je pense que c’est plus facile de recruter 1 000, 2 000 ou 3 000 abonnés dans chacun des pays que 100 000 dans un seul », explique Alain Weill qui espère 2 000 abonnés dans chaque pays. 30 % des contenus seront issus de la traduction d’articles de la rédaction française, qui compte 70 CDI auxquels s’ajoutent des pigistes. Les autres contenus seront produits par des journalistes italiens, allemands… L’IA sera un appui important pour la transcription d’interviews ou la traduction de contenus. Ces derniers seront proches de la ligne éditoriale du titre avec des sujets sur la géopolitique, la science, le management et le leadership. Le public visé est celui des leaders d’opinion.

Ensuite, le groupe accélère son développement dans les salons virtuels sous l’appellation « L’Express Connect ». Un abonnement mensuel allant jusqu’à 1 000 euros est proposé aux entreprises ou clients souhaitant s’exposer au public. Ce dernier bénéficiera gratuitement de cette prestation. Créé à la suite du rachat de la start-up lyonnaise « What the franchise », « L’Express Franchise & Commerce associé » a été lancé en 2022. « L’Express Éducation » a suivi en novembre. « L’Express Emploi cadre » devrait être déployé en 2026. L’activité a rapporté 3 millions d’euros en 2024, avec un objectif de 6 millions en 2025 et 30 millions en 2026. Alain Weill souhaite déployer ces salons virtuels en Europe avec un premier test en 2025 en l’Espagne pour les rencontres autour de la franchise. À terme, c’est même le marché mondial que vise l’entrepreneur.

La troisième diversification repose sur une accélération des événements prévus pour 2025 autour de sujets et de valeurs chères à L’Express dont la tech, le climat, les collectivités locales, l’emploi et le leadership, la franchise commerciale et l’éducation.

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