L’hebdo culturel revisite sa version print, se renforce sur le digital et le fait savoir via une campagne publicitaire audacieuse.

La dernière campagne publicitaire du newsmagazine le plus rentable de France avec 425 000 exemplaires par semaine (dont 90 % d’abonnés) datait de la dernière formule lancée en 2012. L’hebdo le plus rentable du groupe Le Monde propose une nouvelle signature « Tutoyons la culture » portée par une campagne signée The Good Compagny. L’objectif du journal ? Briser sa légende noire et tordre le cou aux clichés, celui d’être « élitiste et austère » selon Valérie Hurier, sa directrice de la rédaction depuis janvier 2023, qui s'est exprimée lors d'une conférence de presse au Théâtre du Rond-Point ce lundi 23 septembre, en duo avec Fleur Lavedan, la présidente du directoire.

L’hebdo qui revendique une audience mensuelle tous supports confondus de 6 millions de personnes et de 2 millions par semaine entend montrer la réalité du travail de ses 135 journalistes salariés, sur le print et le digital avec des sujets avant-coureurs, comme une couverture dédiée à Zaho de Sagazan il y a plus d’un an ou une couverture du Off du Festival d’Avignon qui fait le bonheur des lecteurs et assure des conversions en abonnements numériques.

80.000 abonnés d'ici fin 2026

En deux ans, le portefeuille d’abonnés numériques de l’hebdo culturel du groupe Le Monde est d’ailleurs passé de 10 000 à 40 000 abonnés avec une audience de + 25 %. Le journal recrute sur le digital via ses enquêtes, fruit de la création d’une cellule dédiée il y a quelques mois et via ses listes de recommandations avec jusqu’à 300 abonnés pour les articles les plus appréciés.

Fleur Lavedan veut « aller plus loin » et « chercher de nouvelles générations de lecteurs ». Elle vise les 80 000 abonnés numériques d’ici fin 2026. Sur l’appli, de nouveaux outils sont disponibles pour recommander aux lecteurs films, documentaires ou séries à regarder sur les plateformes selon ses goûts. Ces sélections sont fondées sur les critiques de Télérama, toujours très prescriptrices, selon Valérie Hurier, et personnalisables par l’utilisateur. Enfin, sur les réseaux sociaux et la vidéo, la marque se félicite du succès rencontré par le « Face à Face » entre deux critiques aux avis opposés sur un même film, par « la séquence » qui offre un décryptage d’une scène de film révélatrice de l’univers d’un cinéaste et par l’entretien « Un an après » qui revient sur le succès rencontré par un artiste.

Moins de grilles, plus de pages rédactionnelles

Le journal vendu 4,20 euros chaque semaine s’offre aussi un lifting visible dès ce mercredi 25 septembre. « La mise en page actuelle avait été conçue il y a 12 ans, il était temps de rouvrir les fenêtres, de bousculer les habitudes », assure Valérie Hurier. La part belle est faite aux photos et à l’illustration. L’espace dédié aux grilles de programmes est réduit, dégageant ainsi 8 pages pour la partie magazine et pour proposer plus d’espace de recommandations sur les programmes des plateformes payantes comme gratuites.

Enfin, le journal propose depuis quelques mois la rubrique « Voyages » qui met une destination en valeur en suivant les pas d’un artiste. Deux nouveaux rendez-vous vont être créés : des « Masterclasses », avec prochainement François Ozon et « Beau geste » format qui proposera le portrait d’une personnalité du monde lifestyle (designer, chef…) qui partagera son savoir-faire. Autant de modifications qui permettront de proposer un journal avec « plus d’éclats et de rondeurs », selon Valérie Hurier.

 

 

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