Deux semaines après la fin des JO de Paris, la flamme des Jeux paralympiques, dont le coup d’envoi sera donné mercredi 28 août à Paris, est arrivée en France au terme d’une traversée inédite par le tunnel sous la Manche.
Tout sourire, la médaillée en escrime-fauteuil Emmanuelle Assmann, est apparue vers 13 heures à Coquelles (Pas-de-Calais) la sortie du tunnel, peu après une bonne averse, brandissant la flamme attachée par un porte-flambeau métallique à son fauteuil, a constaté un journaliste de l’AFP.
La médaillée de bronze à Athènes 2004 a été accueillie par la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castera et le patron du comité d’organisation Tony Estanguet, ainsi qu’une cinquantaine d’élus et bénévoles. Des membres du comité d’organisation et des enfants revêtus de t-shirts blancs de bénévoles avaient formé une haie d’honneur pour son arrivée.
« Il s’agit d’inscrire le sport dans le cœur de vie des personnes en situation de handicap », a déclaré Amélie Oudéa-Castera, se réjouissant des « tout premiers Jeux paralympiques d’été de notre histoire ».
Pour la ministre démissionnaire, « l’enjeu, c’est vraiment d’arriver à avoir davantage d’inclusion pour les personnes en situation de handicap, mieux protéger leurs droits, leur accès à des équipements, faire en sorte qu’on ait aussi des clubs sportifs qui soient spécifiquement formés à l’accueil des personnes en situation de handicap ».
« Bulle de sécurité »
« Plusieurs millions d’euros » ont été investis « pour qu’au lendemain des Jeux, on ait 3 000 clubs formés à l’accueil des personnes en situation de handicap », s’est félicitée la ministre.
Allumée samedi à Stoke Mandeville (Grande-Bretagne) berceau historique des jeux paralympiques, la flamme a commencé son parcours en traversant la mer, via la voie de service du tunnel sous la Manche long d’une cinquantaine de kilomètres. Elle est partie dimanche matin de Folkestone, dernière ville anglaise d’où 24 athlètes britanniques ont entamé la traversée du Tunnel. Ils ont été rejoints à mi-parcours par 24 porteurs français.
La flamme poursuit dimanche après-midi son parcours à Calais, où elle était déjà passée en juillet. Elle a été allumée à 15 h 40, à Fort Nieulay au moyen d’une lampe de mineur avec laquelle elle avait été amenée depuis le tunnel. L’allumage du chaudron est prévu à 17 h 00.
Dispositif anti-véhicule bélier, barrières, interdiction de circulation, palpation du public : pour cette première journée du relais, la préfecture a indiqué dans un communiqué avoir placé Calais dans une « bulle de sécurité ». Quelque 400 personnes, démineurs, brigades cynophiles, pompiers, secouristes, personnels de sécurité civile, militaires de l’opération Sentinelle et agents de sécurité ont été mobilisées.
Au total, douze torches, dont la principale - celle arrivée à Calais - brilleront pendant quatre jours (25 au 28 août) à travers l’Hexagone avant de converger vers Paris et la vasque olympique, logée au cœur du jardin des Tuileries. Celui-ci accueillera à nouveau le public gratuitement à partir du 29 août, au lendemain de la cérémonie d’ouverture, et jusqu’à la cérémonie de clôture, le 8 septembre.
« On a réfléchi pour voir comment est-ce qu’on arriverait à promouvoir les sportifs paralympiques dès le début, dès la Grèce, dès Marseille, dès la cérémonie d’ouverture olympique et finalement à toutes les étapes », a expliqué Tony Estanguet. La flamme doit traverser cinquante villes « pour au final que ce soit une belle fête des Jeux paralympiques à partir de mercredi prochain », a ajouté le patron du comité d’organisation.
Si la France accueille pour la première fois les Jeux paralympiques, leur histoire remonte à 1948, quand le neurologue allemand Ludwig Guttmann organise des épreuves sportives pour anciens combattants, devenus paraplégiques ou cloués sur des fauteuils roulants, à l’hôpital de Stoke Mandeville, au nord-ouest de Londres.