L’humoriste Guillaume Meurice a été licencié par Radio France pour « faute grave », suite à des propos polémiques réitérés sur le Premier ministre israélien. Ce licenciement suscite des réactions sur les réseaux sociaux.

Guillaume Meurice a été licencié ce mardi 11 juin par Radio France, qui a invoqué une « faute grave ». L’humoriste avait été suspendu depuis le 2 mai. Radio France lui a notifié la rupture anticipée de son contrat pour faute grave, en raison de sa « déloyauté répétée », a expliqué la présidente de Radio France, Sibyle Veil. Dans un mail envoyé au personnel de la radio publique, elle s’est justifiée : « Cette décision, je l’ai prise pour déloyauté répétée à l’égard de l’entreprise […]. Ni la liberté d’expression, ni l’humour, n’ont jamais été menacés à Radio France », a-t-elle assuré, reprochant à l’intéressé d’avoir « envenimé la polémique des mois durant ». Guillaume Meurice avait été convoqué à une commission disciplinaire le 30 mai et en attendait le verdict.

Il s’agit de l’épilogue d’un drame en deux actes. Premier acte. À l’occasion de la fête d’Halloween, dans « Grand dimanche Soir », Guillaume Meurice fait une sortie sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le comparant le 29 octobre à une « sorte de nazi mais sans prépuce ». Une blague jugée unanimement ratée et qui a provoqué près de deux mille lettres ou mails des auditeurs de France Inter adressés à la médiatrice des antennes, doublés d’accusations d’antisémitisme.

Mais l’affaire a été largement commentée et utilisée notamment sur les antennes de CNews. Des plaintes pour « provocation à la violence et à la haine antisémite » et « injures publiques à caractère antisémite » visant Guillaume Meurice ont été déposées devant le parquet de Nanterre. Face à ce qui est devenu un tsunami médiatique, des tensions se sont fait jour au sein de la station, même si elle est restée globalement solidaire de l’humoriste. La direction de Radio France ne l’a pas entendu d’une oreille indulgente. Sibyle Veil a signifié à Guillaume Meurice un avertissement le 6 novembre. Face à tant de tensions et de pression, la chef de bande, Charline Vanhoenacker a été arrêtée une semaine par son médecin. La Maison Ronde a écopé d’une mise en garde de l’Arcom (régulateur de l’audiovisuel) le 23 novembre.

Le deuxième acte commence par le jugement devant le tribunal de Nanterre de ces plaintes, fin avril. Le parquet de Nanterre a indiqué avoir « décidé, après étude des éléments du dossier, de classer sans suite la plainte qui le visait, les infractions dénoncées ne me semblant pas suffisamment caractérisées » comme l’a révélé Libération. Fort de cette décision juridique, Guillaume Meurice a réitéré sa comparaison concernant le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, signifiant qu’elle n’était pas illégale.

Une tirade qui n’a pas été du goût de sa hiérarchie qui l’a suspendu d’antenne dès le 2 mai. Depuis, l’équipe du dimanche soir s’est montrée solidaire, certains refusant d’être présents à l’antenne comme Aymeric Lompret, et les présents multipliant les sorties sur la liberté d’expression et regrettant l’absence de Guillaume Meurice. Face à cette équipe toujours réduite, la direction a décidé le 2 juin de réduire l’émission à une heure d’antenne au lieu de deux. Avant que l’annonce du licenciement ne soit faite par Guillaume Meurice sur son compte. Depuis, Aymeric Lompret, a déjà annoncé sa démission en signe de solidarité.

Sur les réseaux sociaux, des personnalités politiques ont également réagi, soulevant des questions sur la liberté d’expression et la ligne éditoriale dans les médias publics, à commencer par François Ruffin appelant dans un tweet à ce que la « première mesure du Front populaire [soit] la réintégration de Guillaume Meurice à France Inter ».

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