Dix ans après la création de Live Magazine, India Bouquerel, sa directrice générale, œuvre au côté d’une équipe de dix personnes pour faire de chaque spectacle un moment unique, hors du temps.

Chaque spectacle du Live Magazine est une surprise. Le public ne connaît pas le programme, il sait juste que vont se succéder sur scène entre sept et douze personnes, avec un récit savamment préparé portant sur un sujet qu’ils connaissent très bien. Parmi eux, beaucoup de journalistes, des photographes, des artistes qui ont tous un lien avec le réel. « À chaque spectacle, on joue ce contrat avec le public : on va vous surprendre, vous faire entendre des choses que vous n’auriez pas sans le Live Magazine, mais aussi vous proposer des éclairages nouveaux sur des événements d’actualité », résume India Bouquerel, sa directrice générale.

Lorsqu’elle rejoint l’entreprise en 2016, deux ans après sa création, elle vient de passer une décennie dans le journalisme, notamment à l’écriture de séries documentaires. Elle s’est intéressée aux mouvements anarchistes, aux hackers, à la mafia chinoise. « C’était frustrant car il s’agissait d’enquêtes longues, avec souvent des projets qui tombaient à l’eau au moment de la production », se souvient-elle. Sa rencontre avec Florence Martin-Kessler, fondatrice du Live Magazine, tombe à pic. « Le Live réunit un journalisme exigeant et une manière innovante de raconter des histoires. C’est ça qui m’a plu », ajoute India Bouquerel.

À ses côtés aujourd’hui, une équipe de dix personnes, dont la moitié dédiée à l’éditorial. À chacun d’identifier les histoires qui pourraient être racontées sur scène. Puis, aux directeurs éditoriaux et aux rédacteurs en chef de les creuser, de réfléchir avec celui ou celle qui l’incarnera, à une façon d’en faire le récit, de tester les séquences, d’ajuster, d’abandonner des histoires, de finaliser le sommaire de chaque édition… « Nous demandons aux journalistes sur scène de se mettre au service de leur histoire. Pour chacune d’elles, on essaie d’en faire un petit bijou, et pour chacun de nos spectacles, nous travaillons la trajectoire émotionnelle. C’est de la haute couture », souligne la dirigeante de 46 ans, au regard incroyablement clair.

« J’aime qu’on aille au bout des histoires pour les rendre vraies et efficaces », raconte encore cette femme tenace, marquée par une formation très exigeante (lycée Louis Le Grand, hypokhâgne à Henri IV, Sciences Po, Prép’ENA, entre autres). Depuis deux ans, elle passe une bonne partie de son temps sur la gestion et le management pour faire grandir une entreprise dont le chiffre d’affaires a atteint le million d’euros en 2023, pour un total de 25 spectacles par an, en France et depuis deux ans aussi à l’étranger.

Parmi les relais de croissance, l’organisation de Live Magazine pour les entreprises, comme en janvier pour Veolia, à l’occasion de ses 170 ans. Cette activité représente aujourd’hui 24 % des revenus. « C’est un pas de côté en marge de discours corporate beaucoup plus verrouillés, conclut India Bouquerel. On est dans quelque chose de très humain, d’humble. »

Parcours

Mai 1978. Naissance à Paris.

2005. Master en média et journalisme à Sciences Po.

2006-2009. Journaliste à France 24.

2009-2018. Scénariste de séries documentaires.

Depuis septembre 2016. Directrice générale de Live Magazine.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :