Les antennes de Radio France étaient de nouveau perturbées vendredi 24 mai, au deuxième jour d'une grève des personnels du secteur de l'audiovisuel public contre le projet de fusion défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Pour la deuxième journée consécutive, les antennes de Radio France étaient perturbées vendredi 24 mai au matin en raison d'une grève des personnels du secteur de l'audiovisuel public. Ils s'opposent au projet de fusion éclair, au 1er janvier 2026, défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Sur Radio France, comme jeudi 23 mai, les émissions habituelles étaient remplacées par de la musique, certains flashs info subsistaient sur Franceinfo. Côté télévision, la chaîne Franceinfo diffusait en direct, contrairement à la veille où elle rediffusait des programmes. Un bandeau précisait tout de même : « en raison d'un appel à la grève, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes. »
L'émission Télématin sur France 2 était aussi en direct, avec quelques rediffusion de séquences. France 24 diffusait également en direct. Plusieurs assemblées générales des personnels doivent se tenir dans la journée, dont une commune à la Bourse du travail à Paris à 10 heures.
Le secteur est appelé à faire grève contre le projet de fusion de l'audiovisuel public porté par Rachida Dati. Ce projet a toutefois pris du retard : son examen à l'Assemblée nationale, qui devait avoir lieu les 23 et 24 mai, a été repoussé, face à l'encombrement de l'ordre du jour. Le texte pourrait n'être examiné qu'en juin.
Première journée très suivie
Jeudi 23 mai, selon la direction de Radio France, le taux de grévistes s'élevait à 33% pour l'ensemble des salariés, contre 55% chez les journalistes. Le taux de grévistes s'élevait à 12% du côté de France Télévisions. Les inquiétudes sont particulièrement fortes à Radio France, où l'on craint que la radio soit phagocytée par la télé.
Pour « rassembler les forces » de l'audiovisuel public, Rachida Dati prévoit une phase transitoire avec une holding commune au 1er janvier 2025, puis la fusion un an après. Quelque 16 000 salariés sont concernés. Outre France Télévisions et Radio France, le mastodonte comprendrait également l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24). L'intégration de ce dernier groupe fait cependant débat jusque dans le camp présidentiel. Au sein de ces quatre sociétés publiques, les craintes sont vives pour les moyens et les emplois.