Suite à la suspension de l'humoriste par Radio France, après que celui-ci a réitéré à l'antenne ses propos polémiques tenus fin octobre sur le Premier ministre israélien, les sociétés des journalistes et des producteurs de France Inter dénoncent une «convocation inacceptable».
La rédaction de France Inter a dénoncé vendredi 3 mai la « convocation inacceptable » de Guillaume Meurice en vue d'un éventuel licenciement, y voyant un « signe très inquiétant pour la liberté d'expression ». « Nous demandons le maintien à l'antenne de Guillaume Meurice, sans délai », ont déclaré dans un communiqué les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter.
La veille, le chroniqueur de l'émission Le grand dimanche soir, présentée par Charline Vanhoenacker, a été suspendu, quatre jours après avoir réitéré à l'antenne ses propos polémiques tenus fin octobre sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Il y a des choses qu'on peut dire. Par exemple, si je dis : "Netanyahu est une sorte de nazi mais sans prépuce", c'est bon. Le procureur, il a dit : "C'est bon" », a lancé l'humoriste le 28 avril, en référence au récent classement sans suite d'une plainte à son encontre l'accusant d'antisémitisme pour des propos similaires.
Convoqué à un entretien dont la date reste inconnue, il risque une « éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'à la rupture anticipée de (son) contrat à durée déterminée pour faute grave », rappellent les SDJ et SDPI de France Inter, qui « voient dans cette décision un signe très inquiétant pour la liberté d'expression, valeur que défend Radio France ». « Cette convocation inacceptable semble être le symptôme d'un virage éditorial plus large », déplorent-elles.
Evolutions à la rentrée
Elles affirment ainsi avoir appris que le programme La terre au carrée allait s'arrêter « pour laisser place à une émission de sciences et d'écologie "plus narrative" toujours présentée par Mathieu Vidard mais sans Camille Crosnier » et évoquent une « coupe drastique » du budget du Grand dimanche soir. Interrogée par l'AFP sur ces éléments, France Inter a expliqué qu'« en accord avec Mathieu Vidard, il y aura une évolution éditoriale de son émission à la rentrée mais elle gardera ses fondamentaux, l'environnement et la science ».
Camille Crosnier, elle, restera aux manettes des P'tits bateaux, désormais diffusée sept jours sur sept, et elle est « en discussions sur d'autres projets » au sein de la grille. Quant au Grand dimanche soir, France Inter « souhaite que l'émission continue l'an prochain mais il faut la faire évoluer d'un point de vue éditorial pour qu'elle rentre dans nos frais, en gardant toute l'équipe et en restant en public », a expliqué la radio. « Aujourd'hui, des séquences coûtent extrêmement cher à produire. Un travail est en cours avec la productrice, Charline Vanhoenacker, pour trouver la meilleure formule », a-t-on appris de même source.