Le groupe de médias américain ne publiera plus sur son célèbre site web et s'apprête à licencer plusieurs centaines d'employés.
Le groupe d'information Vice Media a annoncé jeudi 22 février que le titre ne publiera plus sur son site web phare et qu'il supprimait plusieurs centaines d'emplois. Axé sur un public jeune et connu pour ses contenus audacieux sur l'actualité et la société, Vice faisait partie des étoiles montantes d'une nouvelle génération de médias en ligne, avant de déposer son bilan en mai.
Bruce Dixon, directeur du groupe, a annoncé une « réorientation stratégique », qui « s'accompagne de la nécessité de réaligner nos ressources et de rationaliser l'ensemble des activités de Vice », dans une note de service dont des copies ont été mises en ligne par plusieurs journalistes de Vice. « Malheureusement, cela signifie que nous allons réduire nos effectifs et supprimer plusieurs centaines de postes », poursuit la note. Bruce Dixon a ajouté que « distribuer notre contenu numérique comme nous le faisions auparavant » n'était « plus rentable ».
A l'avenir, l'entreprise, qui effectue une transition vers un modèle d'agence de production, « cherchera à s'associer à des sociétés de médias établies pour distribuer [son] contenu numérique, y compris les actualités, sur leurs plateformes », a-t-il ajouté. Les employés concernés par les licenciements seront informés en début de semaine prochaine.
Il s'agit d'une dégringolade spectaculaire pour l'entreprise, qui avait été valorisée en 2017 à 5,7 milliards de dollars, mais avait fini par déposer le bilan en mai dernier. En juin, un groupe de créanciers constitué par les sociétés d'investissement Fortress Investment Group, Soros Fund Management et Monroe Capital a racheté l'entreprise pour 350 millions de dollars.
Vice a été fondé en 1994 en tant que magazine canadien et s'est développé pour devenir un groupe de médias en ligne. Le groupe représentait une nouvelle génération de médias en ligne, avec des couvertures et une approche originale, que des experts imaginaient révolutionner le secteur. Mais la plupart des sites n'ont jamais dégagé les bénéfices escomptés par les investisseurs dans un marché publicitaire difficile.
Le ralentissement du marché de la publicité en ligne, la dégradation de la conjoncture économique et le durcissement des conditions de crédit ont rendu encore plus difficile la situation de ces jeunes médias. Un autre étendard de cette nouvelle génération, BuzzFeed, a d'ailleurs annoncé fin avril la clôture du site BuzzFeed News, avec 180 licenciements à la clé.