Depuis le redressement judiciaire de plusieurs titres et le licenciement de 130 journalistes, les salariés du groupe de presse spécialisée à destination des professionnels dénoncent la gestion «hasardeuse» de leur propriétaire, François Grandidier.
Des salariés du groupe Téma, qui revendique « 40 titres de référence » sur les thématiques de l’artisanat, du social ou du transport, ont dénoncé, dans un communiqué transmis à l’AFP, la gestion « hasardeuse » de François Grandidier, le propriétaire, qui conteste cette affirmation. « Depuis plusieurs mois, le groupe Téma (environ 300 salariés, NDLR), détenu par François Grandidier, s’asphyxie », écrit le Collectif des salariés en colère. « La gestion opaque et plus qu’hasardeuse du propriétaire du groupe, exacerbée par le turn-over permanent de la quasi-totalité des membres du comité exécutif, entrave le travail de nos rédactions et de nos services », dénoncent les salariés, qui s’inquiètent d’une « mise en danger des titres » et d’une « absence totale de perspectives ».
Trois des sociétés du groupe (SCM, qui édite notamment Supply Chain Magazine, ASH Publications et Info6TM) ont été placées en redressement judiciaire le 11 octobre, de même que la holding Groupe6TM, le 8 novembre. « Et pourtant, nous continuons à travailler », poursuivent les salariés, malgré des « conditions de travail aussi indignes qu’intenables ». Ils réclament « la pérennité des titres et des emplois », et demandent à être « associés au plan de continuation » qui doit être élaboré.
« Les habitudes de lecture évoluent, cette situation s’est accélérée depuis le Covid, et partout où nous n’avons pas été assez vite sur la digitalisation des titres, nous avons des baisses de chiffres d’affaires sur les abonnements papiers », concède François Grandidier, joint par l’AFP. Il met en avant cependant la création de portails en ligne réunissant plusieurs titres, notamment sur le thèmes des transports et de la logistique, assurant observer des « progressions considérables ». « On apporte une vraie valeur ajoutée, et on le voit par les audiences qu’on génère. La question qui reste, c’est comment on le monétise, parce que le digital ne se monétise pas de la même manière que le papier », a-t-il souligné.
Quatre autres des sociétés du groupe avaient été placées en liquidation : en décembre 2022 Média et Tourisme, et TTV (Tourisme et Transport de Voyageurs), et en juillet 2023 Social RH et SPI (Société de presse internationale). « Plus de 130 journalistes avaient alors été licenciés », selon le Collectif des salariés en colère. Groupe de presse spécialisée à destination des professionnels principalement, le groupe Téma diffuse notamment les titres l’Officiel des Transporteurs, France Routes, Supply Chain Magazine, Droit et Patrimoine, et d’autres titres de la presse agricole ou de l’artisanat.