L’actuel numéro 2 de France Inter, Yann Chouquet, quitte la première station de France pour mettre son savoir-faire au service de France Bleu, soit 44 antennes locales en souffrance.
Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, ne reconnaît qu’un seul défaut à son adjoint en partance pour France Bleu, c’est son abnégation excessive. « Yann Chouquet se donne corps et âme à son travail et fait toujours passer sa mission avant lui », confie la patronne à propos de son directeur des programmes et de la stratégie qui s’en va occuper le même poste à France Bleu. Et la philosophe manager d’ajouter : « l’abnégation n’est pas toujours une vertu ». Laurence Bloch, qu’il a secondée à France Inter, participant à l’ascension de l’antenne, loue l’inventivité et la curiosité de ce jeune quinqua. En cherchant, le seul défaut qu’elle lui trouve est aussi « de trop prendre sur lui. Et finalement parfois ça pète car il ne sait pas graduer ses réactions qui peuvent paraître disproportionnées ».
Objecteur de conscience
L’homme se dédie au service public depuis vingt ans. Il a gravi tous les échelons, venant d’un milieu populaire normand niché à Yvetot, patrie de l’écrivaine Annie Ernaux. Fils d’un épicier ambulant, il gravite tout jeune dans des radios associatives dont l’une dédiée aux jeunes en situation de handicap. Il y rencontre Tanguy Pastureau avant d’être objecteur de conscience dans le cadre de son service militaire à NRJ puis de travailler à Skyrock et pour la radio suisse romande Couleur 3.
C’est le frère de Manu Chao, Antoine, réalisateur de Daniel Mermet, alors star de France Inter, qui lui permet d’ingérer l’émission pour laquelle il travaille pendant cinq ans. Cette collaboration en contrats à durée déterminée d’usage (CDDU), lui sert de sésame pour intégrer durablement France Inter.
Sous l’ère Philippe Val, il devient la tête chercheuse de nouveaux comiques. Écumant les petites salles, il y découvre Guillaume Meurice, Alex Vizorek, Nora Hamzawi ou Pierre-Emmanuel Barré. Il leur donne leur chance dans l’émission de Frédéric Lopez à 11 heures et gagne la confiance de Laurence Bloch qui le nomme à ses côtés après le départ de son adjoint Emmanuel Perreau pour Europe 1.
« Avec Laurence, c’était une quête de rattraper RTL et en deux ans, on est devenu première radio de France », explique Yann Chouquet. C’est son savoir-faire multicarte qu’est venu chercher Céline Pigalle, directrice de France Bleu, en quête d’un numéro 2 pour sortir les 44 antennes et ses 1 300 salariés d’une passe difficile et donner l’élan nécessaire à la réussite de la fusion avec France 3 en une marque unique Ici. « J’ai envie d’aider France Bleu à retrouver des couleurs et lui apporter ce que je sais faire, relève Yann Chouquet. Cela me tient d’autant plus à cœur que c’est une radio populaire. Céline Pigalle m’a chargé de redéfinir le projet éditorial du réseau et de rendre les grilles plus lisibles en inventant une nouvelle signature ». À voir et surtout à entendre à partir du 2 avril !
Parcours
2004. Entre à Radio France et réalise pour France Inter Là-bas si j’y suis, Eclectik, L’Atelier, À votre écoute, coûte que coûte…
2012-2014. Producteur adjoint de la tranche 11 heures-12 h 30 de Frédéric Lopez puis André Manoukian.
2014. Délégué aux moyens de production de France Inter.
2017-2024. Directeur des programmes de France Inter puis directeur des programmes et de la stratégie éditoriale de France Inter.
Avril 2024. Directeur des programmes et de la stratégie éditoriale de France Bleu.