L’animateur a réuni de nouveau une dizaine de personnalités, pour un dîner chez lui, diffusé sur Paris Première, vingt ans après la première émission.
L’adresse a changé, pas le concept : Thierry Ardisson a convié une dizaine de personnalités à dîner chez lui sous l’œil des caméras, pour Paris Première vendredi, vingt ans après l’émission « 93 Faubourg Saint-Honoré », au format novateur à l’époque.
Les acteurs Gérard Darmon et Muriel Robin, l’éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, l’animateur Bertrand Chameroy, l’humoriste Doully, le DJ Corti et encore le fidèle Laurent Baffie sont de ce dîner, au 214 rue de Rivoli, sans cigarette, mais avec alcool. Il est condensé en 90 minutes de confidences et paroles sans filtre, diffusées à partir de 21h00, exceptionnellement en clair. La journaliste Audrey Crespo-Mara, épouse de Thierry Ardisson, est aussi de la partie. Et le très médiatique chef colombien Juan Arbelaez est aux fourneaux.
« Ce sera un dîner d’aujourd’hui avec des choses d’aujourd’hui », insiste l'« homme en noir », à l’origine du concept avec Stéphane Simon, à nouveau aux manettes. Comme à l’époque, le producteur a installé caméras et lumières tamisées dans le salon de l’animateur touche-à-tout de 74 ans, ainsi que dans sa cuisine et dans l’ascenseur. Mais l’appartement n’a pas été relooké, contrairement à celui du Faubourg Saint-Honoré, qui avait été peint en rouge, orné de statuettes de la Vierge Marie et d’images des Beatles.
Aucun Tabou
Avec cette émission, il y a deux décennies, « on a cru que j’étais mondain, mais pas du tout », dit-il à la présentation. D’ailleurs, pour mener une bonne interview, « il ne faut pas être copains », campe-t-il. Toute une époque a défilé dans son ancienne salle à manger, du réalisateur Claude Chabrol à l’artiste Jamel Debbouze, du politique d’extrême gauche (NPA) Olivier Besancenot à Éric Zemmour, alors journaliste, de la rappeuse Diam’s à Karl Lagerfeld, en passant par la bande de Charlie Hebdo.
Ses dîners ont donné l’occasion à Bernard Tapie de révéler sa recette pour faire gagner un match à ses joueurs - leur amener des femmes la veille au soir - ou, de façon glaçante, à Tristane Banon d’accuser Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle. Entre « moments de pur esprit » et « fous rires », comme se plaît à rappeler Thierry Ardisson, aucun sujet n’était tabou, de la drogue à la religion. « Aujourd’hui, les gens ne veulent plus rien dire à la télévision », balance-t-il. Les aficionados pourront suivre toute la nuit la rediffusion de ces dîners, parmi la centaine d’émissions tournées entre 2003 et 2007.