Présentée en ouverture de Médias en Seine ce 22 novembre, l’édition 2023 du baromètre annuel  La Croix- Kantar sur la confiance des Français dans les médias montre une confiance en recul et confirme l’intérêt du public pour l’actualité, en nette augmentation, malgré une fatigue informationnelle.

75 % des Français suivent l’actualité avec grand intérêt. C’est la première conclusion du dernier baromètre de La Croix-Kantar sur la confiance des Français dans les médias. En 2022, seuls 62 % l’affirmaient. Un écart de 13 points à contextualiser : à l’époque, le pays sortait d’une « séquence Covid » marquée par de la saturation. Aujourd’hui, 51 % des répondants ressentent de la fatigue ou du rejet vis-à-vis de l’information, comme en 2022, en raison de la répétition des sujets (48 %), de l’angoisse ou l’impuissance face à l’actualité (38 %), du manque de confiance dans les médias (27 %).

S’y ajoutent le fait de se sentir dépassé par la quantité d’informations ou le choix des sujets, trop éloignés des préoccupations du public. La télévision est toujours le média le plus plébiscité (69 %), suivi de près par internet (62 %), en hausse de près de 10 points. En parallèle, la consultation de la presse quotidienne accuse une baisse de 4 points, que ce soit en format numérique (35 %) ou en version papier (27 %).

Un écart important selon les milieux sociaux

57 % des Français estiment qu’il faut « se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité », en hausse de 3 points versus 2022. Côté indépendance des journalistes, 56 % des interrogés pensent qu’ils ne sont pas indépendants des pressions de l’argent et 59 % des partis politiques et du pouvoir. Un chiffre qui grimpe à 67 % chez les partisans de droite, contre 57 % chez les partisans de gauche. Le crédit accordé à la presse quotidienne nationale est notable (58 % lui font confiance), mais à relativiser : les personnes sondées font avant tout confiance à leurs proches (71 %) pour s’informer. Viennent ensuite les journaux télévisés (67 %) et la radio (60 %).

À noter un écart important selon les milieux sociaux : 65 % des cadres déclarent avoir confiance dans la presse nationale, contre 45 % des ouvriers. Un autre hiatus se dégage, politique cette fois : 77 % des votants écologistes disent leur confiance à l’égard de ce type de médias, contre seulement 54 % des électeurs RN.

Les moins de 35 ans, accros aux podcasts

Si les Français de moins de 35 ans se disent presque aussi intéressés par l’actualité que les plus de 35 ans (61 % des 18‑25 ans et 74 % des 24‑34 ans la suivent avec grand intérêt, contre une moyenne de 77 % chez les plus de 35 ans), ces derniers sont habitués à une consommation plutôt verticale quand les premiers multiplient les canaux d’information. Les moins de 35 ans sont de plus gros consommateurs quotidiens de podcasts (22 % contre 16 %) ou de pure players (23 % contre 18 %).

Par ailleurs, 27 % des jeunes sont enclins à payer de l’information ou disent le faire, contre 16 % des plus de 35 ans. Et 74 % des plus de 35 ans disent ne pas être prêts à payer pour s’informer, contre seulement 45 % des plus jeunes. Autre différence majeure : 6 % des plus de 35 ans s’informent quotidiennement via des influenceurs contre 24 % des moins de 35 ans. Si les 18-34 ans sont tout de même 63 % à estimer que la diffusion d’informations par des personnes qui ne sont pas des professionnels des médias ou des journalistes sur les réseaux sociaux peut favoriser la propagation de fausses nouvelles ou de théories du complot (contre 77 % des plus de 35 ans), ils sont aussi les moins pressés d’y voir le législateur agir.

Seuls 27 % des moins de 35 ans se disent ainsi favorables à davantage de régulation sur les informations et opinions partagées sur les réseaux sociaux, quand leurs aînés sont 61 % à y souscrire.

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