Forte de mesures revisitées, Médiamétrie a présenté les résultats de son observatoire « L’année radio 2022-2023 ». Son objectif ? Une mesure mêlant EAR National et EAR Insights.
Le meilleur des deux mondes est-il pour bientôt ? C’est ce qu’aimerait croire Médiamétrie. L’entreprise a revisité en septembre 2021 la 126 000 devenue EAR National et Local. Elle résulte d’une enquête téléphonique menée auprès de 100 000 personnes de 13 ans et plus qui déclarent leur écoute quotidienne. Elle permet de connaître chaque trimestre l’audience radio sur un jour moyen.
De son côté, l’étude EAR Insights, lancée en septembre 2022, s’appuie sur un panel automatique (AIP) de 5 500 personnes équipées d’un petit boîtier appelé RateOnAir et bientôt d’un bracelet connecté qui permettra l’écoute en Bluetooth (l’écoute au casque étant modélisée, faute de marqueurs possibles). La première étude rend compte de la diversité et de la pluralité du paysage radio français. La seconde permet une granularité d’analyse des comportements d’écoute et valorise la fidélité des auditeurs, en offrant des résultats d’écoute sur une semaine ou un mois.
La publication à quelques jours d’intervalle des deux études à l’automne dernier avait troublé les esprits, d’autant que France Inter était la première station dans la mesure EAR National et se trouvait doublée par RTL dans la EAR Insights. Médiamétrie publie désormais les deux à une distance plus importante. Et si EAR National demeure l’outil indéniable pour le marché, la granularité d’EAR Insights apporte des éléments complémentaires. L’entreprise espère une hybridation des deux mesures d’ici à la fin 2024, même si ce sont ses actionnaires qui sont décisionnaires.
Offrir un outil plus élaboré, c’est aussi refléter le dynamisme du média. Avec ses 39,4 millions d’auditeurs quotidiens, la radio reste très écoutée. Et même chez les jeunes où l’écoute quotidienne est majoritaire : 53 % des 13-24 ans et 62 % des 25-34 ans écoutent la radio tous les jours. Sans surprise, 35 % des 13-24 ans et 38 % 25-34 ans écoutent des stations musicales, devant les généralistes (respectivement 12 % et 17 %).
Un média hors domicile
La radio demeure un média hors domicile à 52 %, dont 35 % en voiture. 74 % de la population la consomment dans les petites agglomérations, contre 62 % à Paris. Les supports d’écoute s’étoffent désormais : 17 % des auditeurs utilisent des supports numériques (+40 % en cinq ans), soit 9,3 millions d’auditeurs quotidiens, dont 5,6 millions écoutent sur leur smartphone et 1,4 million sur les enceintes connectées contre 1,3 million sur les ordinateurs.
Le téléphone sert de support d’écoute pour 20 % des 25-49 ans. Si l’audio dans son ensemble est en progression, la radio demeure largement majoritaire avec 58 % du volume d’écoute face à 21 % pour le streaming musical et 10 % pour le streaming musical vidéo. Au sein du volume d’écoute audio, c’est la musique qui est majoritaire avec 67 % contre 33 % pour les contenus parlés.
La radio demeure aussi le premier choix pour écouter de la musique, à 42 % contre 31 % pour le streaming musical audio. C’est par la radio à 39 % que les découvertes de morceaux et d’artistes se font, devant les sites vidéo ou YouTube à 15 % et la télé à 13 %. Enfin, le podcast se démocratise puisque 20 millions de Français en écoutent chaque mois dont 50 % sont des 15-24 ans. Avec en tête des thématiques l’humour 28 %, l’info, l’actu ou la politique 27 % et la musique 22 % devant le fait divers et le sport 19 %.