La présidente de Lagardère Publicité et de la commission publicité du Bureau de la Radio revient sur les grandes actualités de la semaine.
Pour la première fois, et en amont du planning habituel, la majorité des radios privées publient conjointement leurs conditions générales de vente le 12 octobre.
C’est une décision que nous avons prise dans le cadre de la commission pub du Bureau de la Radio afin de répondre à la demande du marché. L’idée a été de se coordonner pour donner de la visibilité à nos partenaires agences, le plus en amont possible, afin qu’ils puissent modéliser l’intégration de l’audio dans les stratégies clients. L’autre enjeu est également d’événementialiser cette sortie afin de valoriser les innovations du média qui sont nombreuses et de les rendre plus lisibles. Les offres que chacune des régies propose au marché permettent de gagner en simplicité avec l’ambition de faciliter au maximum les échanges avec nos partenaires via des produits clés en main simples et efficaces.
Le décès de Jean-Pierre Elkabbach, après soixante ans de carrière dans les médias.
J’ai appris cette nouvelle avec beaucoup d’émotion… Jean-Pierre, c’est toute une époque et surtout une très grande figure d’Europe 1. Son éternelle écharpe blanche, ses fiches stabilotées de toutes les couleurs, sa pugnacité, son humour… Et la difficulté qu’il avait à lâcher l’antenne à l’heure. C’était devenu un jeu pour lui, il s’amusait systématiquement à dépasser le temps qui lui était imparti pour son interview politique, avec pour nous, régie pub, des refacturations à la pelle puisque l’écran pub de 8h28 basculait dans la demi-heure suivante, moins puissante et moins chère… Mais Jean-Pierre, c’est encore et surtout un immense passionné, qui a interviewé les plus grands, et qui nous faisait l’amitié de partager ses nombreuses anecdotes lors des déjeuners que nous organisions avec le marché publicitaire pour commenter les grands temps forts politiques. De très grands souvenirs.
Les États généraux de l’information, qui dureront jusqu’à l’été 2024.
Mobiliser le grand public sur un sujet aussi vaste que complexe paraît ambitieux mais nécessaire. Et il y a bien un sujet puisque pour 55% des Français, la fiabilité de l’information s’est dégradée avec une véritable fatigue informationnelle et un sentiment de saturation pour 80% d’entre eux. En parallèle, une industrie totalement disruptée, via le numérique, très challengée dans son modèle économique et ses usages, qui lutte pour garder l’attention de son public. Ici, ce n’est pas tant la liberté d’expression – portée par la diversité des médias en France – qui est en jeu, mais la capacité des médias (d’infos notamment) à éclairer, à donner du sens et à rassembler autour de valeurs communes, d’ambitions conjointes. Véritables miroirs d’une société qui se tend, d’un débat politique qui se clive, les médias sont la caisse de résonance de cet état de tension permanent avec la tentation éventuelle de la surenchère dans la course à l’audience. Et si, pour une fois, nous médias, nous écoutions ce que les gens ont à nous dire ?
L’ouverture des débats sur le projet de loi visant à sécuriser l’espace numérique.
Enfin ! Je ne vois pas pourquoi le cyberespace échapperait aux règles élémentaires du vivre-ensemble et de la loi, un espace où tout serait permis, tout peut être dit, car l’anonymat règne en maître. Il y a urgence. L’État français est un des États les plus doués pour collecter l’impôt avec une administration fiscale à faire pâlir de nombreux pays européens. Impossible en France d’échapper aux relances des contraventions de stationnement – et je sais de quoi je parle. Si le même zèle pouvait s’appliquer pour sanctionner toutes ces dérives, ce serait formidable, non ? Avec en tête des mesures : la fin de l’anonymat. Qu’enfin tout le monde s’exprime à visage découvert… Comme dans la vraie vie !
Les musiques générées par l’intelligence artificielle envahissent les réseaux sociaux.
Cette pratique pose de vraies questions juridiques pour protéger les créateurs, avec le danger de l’emballement. Et ce qui est vrai pour la musique aujourd’hui concerne également déjà une multitude de disciplines et pas seulement artistiques. Des pans entiers d’expertise, le journalisme en tête, peuvent être concurrencés par l’IA. Il y a urgence à légiférer et à encadrer ces pratiques pour toutes les raisons évidentes que l’on imagine. Si l’IA offre de vraies opportunités d’enrichissement pour le travail des journalistes, l’encadrement de ces outils au sein des rédactions est clé, avec notamment la systématisation de la supervision humaine dans le suivi éditorial.