Leader incontesté du match des audiences radio sur la tranche 22 heures-minuit, Gilbert Brisbois a fait de son « After Foot », créé en 2006 et auquel il est accro, l’émission la plus podcastée de France.

Très détendu, il entre avec sa longue silhouette souple dans le studio du 15e arrondissement de Paris de l’After Foot, sur RMC, vers 21 h 55. Pour tenir l’antenne pendant deux heures. C’est son complice Daniel Riolo qui lui fait remarquer que le logo de Génération Foot, l’émission précédente, habille encore le décor. Il est aussitôt changé. Sans l’ombre d’un agacement. Derrière le micro, les yeux de Gilbert Brisbois naviguent entre son portable où il suit les réseaux sociaux et l’écran de retour où s’affichent les questions des auditeurs. Il déroule le fil de son émission avec une maestria faite de rigueur et de tranquillité. On le pense incollable, même s’il se reproche de rares lacunes : « Ça peut parfois m’arriver de ne pas avoir bossé », confie-t-il dans le bureau d’Apolline de Malherbe où se déroule l’entretien.

Les amateurs de ballon rond ont vite identifié la valeur ajoutée de L’After foot, « L’émission qui dit tout haut ce que le monde du foot pense tout bas », qui affiche 18 millions de téléchargements par mois, soit l’émission la plus podcastée de France. « Avant l’affaire VA-OM [affaire de corruption en 1993 qui a éclaté après un match entre l'US Valenciennes-Anzin et l'Olympique de Marseille], les journalistes étaient plutôt potes avec tout le monde. Nous avons participé à faire évoluer la parole ». Qui aime bien châtie bien pourrait être le point commun de la bande de chroniqueurs qu’il a constitué avec Florent Gautreau, Jérôme Rothen, Julien Cazarre, Rolland Courbis, Stéphane Guy, Laure Lepailleur ou Lionel Charbonnier. Reporter au service des sports de RMC, il propose ce concept en notant la frustration des aficionados privés d’espace de débats d’après match.

« Je voyais les émissions post-match que proposaient mes confrères portugais ou espagnols. J’ai fait ma petite étude de marché et j’ai proposé l’idée d’une émission qui mêle opinion, expertise et interactivité à François Pesenti qui dirigeait les sports à RMC », indique-t-il. L’étude de marché, c’est ce qu’il a appris à Sup de Co Chambéry, avant de se former au journalisme sur le tas en délaissant le service commercial du club de Handball de Chambéry où il était en stage pour passer ses journées dans les locaux voisins de la radio que dirigeait aussi le président du club. Ce fils aîné d’une fratrie de trois garçons, élevé par une mère institutrice et un professeur de techno est parti tenter sa chance en Australie un an avant les JO de 2002. Il est devenu correspondant du Soir de Bruxelles, de RFI, de sites spécialisés et de RMC qui, rachetée par Alain Weill, lui a proposé un CDI en France. Il y est toujours. « Ici, on a la liberté de ton et la protection de nos patrons, affirme Gilbert Brisbois. Dans l’état actuel des choses, il faudrait me virer à coups de pied pour que je parte ».

Parcours

1974. Naissance à Strasbourg.

1999-2001. S’installe en Australie.

Depuis 2001. Travaille pour RMC hormis un aller-retour de trimestre sur Europe 1 en 2008.

Depuis 2006. Présente l’After Foot sur RMC.

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