Alain Duhamel, Léa Salamé, Laurence Ferrari... Les professionnels des médias sont nombreux à rendre hommage à Jean-Pierre Elkabbach, disparu le 3 octobre à l'âge de 86 ans.
Alain Duhamel au micro de Sonia Devillers sur France Inter :
«C'était un dramaturge, se vivait comme tel et préparait ses interviews de cette façon là. Dès qu'il pénétrait dans un studio, brusquement, on avait l'impression qu'on était à la fin d'un opéra de Wagner, que tout allait sauter autour de nous. (...) On n'avait pas les mêmes relations avec le pouvoir, j'avais un fond sérieux, un peu académique. Lui cherchait la prouesse en permanence. (...) [Pour lui], une bonne interview, c'est une interview qui donne une dépêche de l'AFP. (...) Il voulait voir longuement avant l'émission celui ou celle qui allait venir. C'était une de ses spécialités, il donnait du talent, avec pédagogie, à ceux qu'il allait interroger.»
Léa Salamé sur Instagram :
«Il disait "il faut surprendre sur la 1ere question, mais aussi sur la 2e". Il disait "faites plus court. C’est pas vous qu’on veut entendre, c’est l’invité". Il disait "vous êtes accrocheuse, c’est bien mais pas trop". Il fallait faire des coups, bosser comme des fous, lire toujours. A Public Sénat, il nous faisait croire qu’on bossait pour CNN. Il rêvait grand. Il aimait passionnément son métier. Il aimait passionnément la France, même s’il n’oubliait pas qu’il était né ailleurs. Il vivait l’Histoire. Il était intranquille et bouillonnant, et mettait de l’intensité en tout. Il restera ses entretiens époustouflants avec François Mitterrand. Mais aussi ses stylos rouges avec lesquels il écrivait et récrivait ses interviews. Il a été le premier à me donner ma chance, comme à beaucoup d’autres. Il continuait de m’appeler parfois pour commenter mes émissions, m’engueuler ou me conseiller un invité . Il cite Mauriac en exergue de son autobiographie : "J’ai été aimé… et haï. Plus aimé que haï ? Plus haï qu’aimé ? Qui le sait ?". Nous, on vous aimait Jean-Pierre. Merci.»
Laurence Ferrari au micro de Pascal Praud sur Europe 1 :
«Son pire juge, c'était lui-même, il était exigeant avec lui-même.»
Philippe Labro, ancien patron de RTL, sur X (ex-Twitter) :
«Hommage respectueux et affectueux à cet exceptionnel journaliste dont il faut retenir les innombrables entretiens avec les responsables du monde entier, son dialogue avec Mitterrand... Il était unique en son genre. Il a dominé son métier.»
Michèle Cotta sur BFMTV :
«C’était un passionné de notre profession, quelqu’un qui a toujours recherché l’excellence, dans ses questions par exemple. Et puis, c’est quand même tout un clan de journalistes et toute une époque. (...) Il a inventé un certain type d’émissions politiques, des émissions combatives, où il posait les vraies questions.»
Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes et des programmes du groupe Canal+, sur Twitter :
«Jean-Pierre n’est plus. Ma tristesse est infinie. Je perds un ami. La France, un journaliste brillant. @canalplusgroupe est triste ce soir. Je m’associe à la peine immense de sa famille, de ses proches, et de ceux qui ont un jour eu le bonheur de croiser sa route, à @CNEWS, qu’il a contribué à créer, comme ailleurs.»
Christopher Baldelli, PDG de Public Sénat :
«Jean-Pierre Elkabbach a été le premier président de Public Senat. Il a donné son nom à notre chaîne , il l'a fait naître et grandir dans le culte de l'ambition et du professionnalisme . Il a aussi contribué à en faire un creuset de jeunes talents qui se sont révélés sur Public Senat. A titre personnel, au delà du grand journaliste, j'ai aussi à plusieurs reprises côtoyé le dirigeant de grand média que fut Jean-Pierre, et je peux témoigner qu'il a toujours mis la même énergie, le même talent, la même fougue dans les entreprises qu'il a dirigées que dans sa vie de grand journaliste.»