Prisma Media lance PassPresse, son nouveau kiosque numérique, et propose aux éditeurs du partage de valeur et de data. David Berrebi, directeur de la technologie et des opérations du groupe leader de la presse magazine, détaille sa stratégie.
Pourquoi Prisma Media crée-t-il un kiosque numérique ?
DAVID BERREBI. Tout est parti du besoin de donner accès à nos parutions et à nos archives, à nos collaborateurs. Nous avons créé une appli baptisée Elisa il y a quelques mois. Comme elle était chouette, nous en avons fait une appli externe. Parallèlement, nous avions lancé Prismashop, qui propose au public de s’abonner à nos titres et à plus de 150 autres. De là est née l’idée de devenir un acteur de la distribution numérique en B to B en proposant PassPresse aux abonnés de Canal+ [également dans le giron de Vivendi] et en B to C via l’appli et un abonnement à 9,99 euros.
Combien de titres sont disponibles dans PassPresse ?
Pour l’instant, nos publications auxquelles s’ajoutent celles d’éditeurs partenaires dont Le Parisien, La Tribune, Society, Le Point, L’Express, Marie Claire, Vogue, Santé Magazine ou Challenges. Nous sommes en discussions avec d’autres acteurs dont ceux de la presse quotidienne nationale [et Ouest-France selon nos informations].
Avez-vous discuté avec Reworld Media ?
Nous ne les avons pas encore contactés car leur offre est assez proche de la nôtre, mais nous allons le faire.
Vous attaquez frontalement Cafeyn, le leader du marché français...
Nous souhaitons plutôt chasser sur le territoire de Twitter ou Instagram, en devenant une application du quotidien qui intègre de l’AI. Et créer une expérience quotidienne de personnalisation pour les utilisateurs.
Quels sont vos atouts face à Cafeyn qui propose dix fois plus titres pour 10,99 euros ?
Ils ont beaucoup plus de titres et notamment un catalogue international mais nous sommes en phase de lancement. Nous souhaitons proposer les titres les plus lus en nous fondant sur le classement de l’ACPM. Notre idée est de couvrir toutes les passions des Français : sport jeunesse, art de vivre avec nos nouvelles acquisitions Milk et Côté Maison... Et la presse professionnelle.
Avez-vous retiré vos titres de Cafeyn ?
Ils n’étaient plus guère présents que sur l’offre opérée par Bouygues.
Que proposez-vous aux éditeurs pour les convaincre ?
Nous nous différencions par le partage de revenus et la transparence. Nous leur reversons 75% des revenus encaissés et nous leur fournissons beaucoup de données et d’insights pour qu’ils connaissent mieux leurs audiences et s’aguerrissent sur l’éternelle question de la cannibalisation entre les lecteurs papier et numérique.
Comptez-vous développer le B to B au-delà de Canal+ ?
Nous sommes en discussions avec d’autres opérateurs et des entreprises qui pourraient proposer un accès aux Echos ou à La Tribune pour leurs employés.
Quel est le montant de votre investissement ?
Je peux juste vous dire que douze personnes sont dédiées à PassPresse : développeurs, équipe abonnement/marketing, graphiste.
Une campagne de communication est-elle prévue ?
Tous les abonnés de Canal+ ont déjà reçu des mails. Nous allons faire découvrir le kiosque à nos abonnés avec une gratuité d’accès pendant quelques mois, et au million d’abonnés de Prismashop avec l’accord des éditeurs partenaires. Nous ferons aussi de l’autopromo dans nos titres.