Avant de se lancer dans la bataille des journaux du 7e jour, le futur quotidien La Tribune Dimanche recueille les suggestions de ses potentiels lecteurs. Reportage.

Dimanche 10 septembre. 9 heures. À quelques mètres de l’Odéon, dans un quartier latin encore désert, La Tribune Dimanche a convié ses futurs lecteurs parisiens pour un petit-déjeuner, un peu moins d’un mois avant son lancement. Dans une salle Art déco du café des Éditeurs, à l’étage, les tables noires sont garnies de généreuses corbeilles de croissants encore tièdes et le jus d’orange frais colore les verres à pied. Le journal choie son public, qui s’installe dans des fauteuils club rouge carmin.

Sous l’appelation « Les cafés de la Tribune Dimanche », neuf rencontres ont été programmées. Après Toulouse, la semaine dernière, place à la capitale. Les équipes du futur journal se saluent, sourire aux lèvres. Jean-Christophe Tortora, le président de La Tribune, rachetée en juillet dernier par le milliardaire Rodolphe Saadé, à la tête de CMA CGM et d’un groupe média constitué de La Provence et de Corse Matin, est accompagné des équipes de La Tribune. Se joignent à eux les nouveaux venus, recrutés pour réaliser le projet placé sous la houlette de Bruno Jeudy, ancien du JDD et de Paris Match, et de son adjointe Soizic Quéméner, ex-JDD et ex-Marianne. Anna Cabana, elle aussi une ancienne du JDD, s’occupera des livres, sous la tutelle de la rédactrice en chef culture Valérie Abrial.

La salle se remplit à vitesse grand V et à 9 h 20, le président prend la parole : « Contrairement à ce qui a été encore écrit cette semaine, les convois achemineront bien le journal vers ses points de vente le 8 octobre », lance-t-il dans un sourire un brin agacé. Bruno Jeudy ne tarde pas à renchérir « L’actionnaire m’a dit "Bruno, je ne débrancherai pas le journal dans un an ou deux". On suit les grandes lignes du projet de quatre pages que j’ai rendu au début de l’été. »

«Généraliste et ouvert»

Le patron de la rédaction présente le nouveau venu dans les kiosques comme « un quotidien généraliste, ouvert, responsable, prescripteur, nuancé et républicain. Il se composera de deux parties. D’abord “Le monde” avec l’actu, le pouvoir, le business, l’international et une belle part dédiée à la planète, et “Mon monde” ensuite, avec sa propre une, qui traitera du sport, de la culture, des livres et des loisirs. » S’ensuit une présentation spontanée de l’équipe. Chaque responsable de secteur prend la parole pour expliquer ses ambitions.

Au bout d’une heure, le public est invité à s’exprimer. La salle est pleine et compte plus d’une centaine de personnes. Les retardataires s’agglutinent au fond de la vaste pièce longiligne. Deux micros circulent. Ce n’est pas la guerre des quotidiens du dimanche qui intéresse mais bien les ambitions éditoriales du nouveau venu, son prix (2,40 euros) et sa diffusion (un tirage de 120 000 exemplaires, lisible et audible via des QR codes apposés par ETX Studios). Des lecteurs s’expriment sur leurs attentes : pluralisme, nuance, pédagogie et écologie reviennent. Un monsieur voit dans ce journal les possibles bases de la société nouvelle qu’il faut penser et construire. « Je ne sais pas si on va arriver à cela » sourit modestement Jean-Christophe Tortora au terme de deux heures d’échanges. Réponse dès le 8 octobre.

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