Le patron d’Altice Patrick Drahi, dans la tourmente d’un scandale de corruption, doit se démarquer de son bras droit Armando Pereira. CMA-CGM crée, via La Tribune, un concurrent du JDD. Quant à Disney+, elle prépare en France son offre avec pub.

« Drahi par les siens ? » Le fameux jeu de mot est devenu un argument de communication pour le patron fondateur d’Altice depuis que son bras droit Armando Pereira a été arrêté à Lisbonne, le 13 juillet, dans le cadre d’une vaste enquête pour corruption et blanchiment. Le cofondateur est suspecté d’avoir soustrait au Fisc portugais 100 millions d’euros. Sans compter la découverte d’un système de rétrocommissions de fournisseurs au Portugal, via une centrale d’achat sous son contrôle qui surfacturait. Le 7 août, Patrick Drahi a déclaré devant les analystes qu’il se sentait « trahi et trompé par un petit groupe d’individus », et même « victime » d’une « quinzaine de personnes au Portugal, en France et aux États-Unis ». Le groupe a suspendu Tatiana Agova-Bregou, directrice exécutive des contenus, acquisitions et partenariats, après des écoutes de la justice portugaise, ainsi qu'Alexandre Fonseca, co-PDG d'Altice. Cyrille Trollat, DG de SFR Distribution, quitte aussi le groupe. Quant à Yossi Benchetrit, patron des achats aux États-Unis et gendre d'Armando Pereira, il a été licencié. S’il affirme que seulement « 5% des achats globaux du groupe » sont touchés par cette affaire, le milliardaire aura du mal à faire croire qu’Armando Pereira n’était plus qu’un simple « responsable des approvisionnements techniques ». Première fortune au Portugal, le bras droit participait encore à des réunions à SFR avant l’été – sans avoir de rôle officiel – et a longtemps supervisé les dépenses du groupe. Il est aussi connu pour exiger des baisses tarifaires de 30% de ses fournisseurs et systématiser les retards de paiement des factures. D’après Mediapart, il aurait indiqué aux enquêteurs être propriétaire de 22% d’Altice, ce que nie le groupe.

La Tribune contre Le JDD

L’été fut aussi celui de la grève au JDD. Malgré 40 jours d’arrêt de travail, sa rédaction n’a pu empêcher la nomination de son directeur Geoffroy Lejeune, venu de Valeurs actuelles. « Familles de victimes » de faits divers, « Flics sous tension », « homme battu », cathédrale et miracle sont les ingrédients des premiers numéros. Une photo de une se trompe de victime Enzo mais le nouveau directeur ne reconnaît « aucune erreur d’illustration ». Un accord est conclu pour les journalistes avec deux mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à 15 ans, un mois au-delà. 90% de la rédaction aura quitté le titre en octobre, selon la Société des journalistes. Face à cela, La Tribune ne tarde pas à exprimer les ambitions de son acquéreur, Rodolphe Saadé. Racheté fin juillet par CMA-CGM, le titre a confié à Bruno Jeudy, ex-rédacteur en chef politique du JDD, débarqué de Paris Match, le soin de lancer en octobre une édition du dimanche. Un anti-JDD ? « Notre idée, c'est de faire un projet “pour quelque chose” plutôt que contre », assure Jean-Christophe Tortora, son président.

Disney+ Pub en France

Ce sera le 1er novembre que sera lancé en France l’abonnement à Disney+ avec publicité qui coûtera 5,99 euros par mois, soit 3 euros de moins que l’offre sans pub actuelle. En réalité, la plateforme risque aussi de coûter 3 euros de plus puisqu’en novembre tous les abonnés seront basculés sur une autre offre dite Premium à 11,99 euros par mois. En décembre, ceux qui n’auront pas fait la démarche pour revenir sur une offre standard seront à ce tarif.

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