CFI organise un forum sur les médias du 11 au 13 juillet. À chaque journée sa thématique : « Rélever les défis de l’information », « Accélérer les transitions » et « Gagner la bataille contre les infox ». Explications de Thierry Vallat, PDG de l’agence française de développement des médias.
Combien de personnes attendez-vous à ce forum international « Médias et développement » qui se tiendra au Comet Bourse ?
THIERRY VALLAT. Au moins 300. C’est un gros événement qui est important pour fédérer notre communauté et pour que les gens eux-mêmes se rencontrent au-delà des contacts par visio. C’est important aussi pour l’extérieur, et notamment pour nos bailleurs que sont les ministères de la Culture et de l’Europe et des Affaires étrangères ainsi que pour notre maison mère France Médias Monde.
La désinformation sera au menu de la troisième journée. C’est une menace grandissante en Afrique alors que Wagner cherche à déstabiliser certains États par la production d’infox ?
C’est la première de nos priorités et une thématique majeure dans le monde, en particulier en Afrique. Nous sommes comme des médecins : plus le monde va mal, plus on a besoin de nous, donc plus on travaille. Toutes nos actions visent à lutter contre la désinformation, que ce soit en formant des journalistes ou en contribuant à la vérification des faits. Nous avons en Afrique le programme Désinfox dont le premier axe est de former les acteurs de la lutte contre la désinformation. Ensuite, il s’agit de favoriser un réseau de fact-checkers en donnant les outils pour débusquer et contrecarrer des infox.
La situation économique de certains pays, confrontés à une forte dette, ne rend-il pas l’équipement très difficile ?
On travaille avec le matériel que les gens ont, que ce soit un vieux téléphone ou un ordinateur rutilant. On s’adapte à la réalité et à des revenus irréguliers ou absents. De notre côté, toutes nos actions sont gratuites. Quant à l’aide publique au développement, elle est en progression, à 15 milliards d’euros. Et les moyens consacrés au développement des médias devraient continuer à croître.
Que faites-vous pour porter secours aux journalistes en Ukraine ?
Quand la guerre a éclaté, nous étions déjà présents dans ce pays. Nous avons rapatrié vers l’Ouest nos bureaux. À la demande du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, nous avons conçu le projet Yak Vdoma, un hub à Bucarest (Roumanie) avec une rédaction ukrainophone de 15 à 20 journalistes en exil - surtout des femmes - pour une diffusion en ligne. Adossés à RFI Romania, ces journalistes écrivent, font des podcasts ou publient des vidéos pour couvrir le conflit.