Isis-Colombe Combréas, cofondatrice de Milk, a vendu la majorité des parts de son groupe spécialisé « lifestyle et slow life » avec la perspective de développer, puis de diriger le pôle luxe de Prisma Media. Ses explications.

Que vous apporte l’acquisition par Prisma Media de 51 % de votre groupe ?

Isis-Colombe Combréas. J’ai demandé à rester à 49 %. J’avais envie de me rapprocher d’un groupe de presse mais à mes conditions. Je vais rester encore quatre ans et demi aux manettes de Milk. Ensuite, je souhaite continuer à travailler dans la presse, si possible avec Prisma Media et dans d’autres fonctions.

À quoi pensez-vous ?

Nous avons évoqué la direction du pôle luxe, que veut développer Prisma Media avec un regard sur de possibles acquisitions, si j’arrive à trouver le directeur général adéquat pour Milk.

Que vous apporte Prisma et que lui apportez-vous ?

J’ai rencontré Claire Léost, la présidente, au moment du lancement du magazine Harper’s Bazaar en France, en janvier. Elle avait des envies de nouvelles écritures presse et cherchait à développer son pôle luxe. De mon côté, j’avais atteint mon plafond de verre. J’ai fait des études de lettres et de cinéma à la faculté de Jussieu. Je ne suis pas capée face à l’augmentation du prix du papier de 30 % cette année, aux développements des abonnements et à la création d’un paywall. Leur structure industrielle va m’épauler.

Comment est né le magazine Milk il y a 20 ans ?

Avec mon compagnon, nous avons voulu faire un magazine parental pour les tribus contemporaines qui ont une culture de l’image et du pouvoir d’achat. Un magazine de bobos. Les marques pour enfants ont été ravies de nous voir arriver. Notre domaine, c’est le lifestyle, mélange du tourisme, de l’hôtellerie, de la mode et de la food car mon compagnon Karel Balas a participé au lancement du Fooding. Nous avons promu le slow living et d’autres tendances que nous avons su comprendre, analyser et photographier. On prépare le numéro anniversaire des 20 ans pour septembre en version cartonnée. Face aux succès de nos suppléments, nous avons ensuite lancé Milk Decoration avec huit numéros par an puis Milk.

Quelle est votre diffusion et la part de la pub dans votre modèle ?

Le bimestriel Milk Deco affiche 85 000 ex., dont 60 000 en France et 25 000 en anglais dans le monde entier. Le trimestriel Milk se vend à 50 000 exemplaires dont 20 000 à l’international. Nous proposons aussi des hors-séries Milk Collection et Milkmagazine.net. S’y ajoutent d’importantes communautés sur les réseaux sociaux avec 750 000 abonnés sur Instagram. Côté chiffre d’affaires, Milk affiche 30 % en termes de vente et 70 % en termes de pub et pour Milk Déco, c’est à parts égales.

Allez-vous agrandir l’équipe ?

Nous avons commencé à trois, nous sommes douze, toujours dans les mêmes locaux près de l’Opéra où j’ai demandé à Prisma Media de rester. Aucun de nos collaborateurs ne souhaite faire valoir sa clause de cession pour l’instant.

Quels sont vos projets ?

Développer la petite galerie digitale Craft Gallery où l'on peut acheter des affiches d’art print [impression d'art] de qualité. Et après une collaboration avec Monoprix, j’ai envie de créer des objets lifestyle.

Deux nouveaux titres chez Prisma

Le groupe de presse assure deux lancements en juin. D’une part, le groupe s’associe à Natacha Calestrémé pour lancer un nouveau bimestriel Les Clés de mon énergie, rendez-vous pour aider ses lecteurs à se sentir mieux dans leur corps, dans leur vie et dans leur quotidien. Il est vendu 6,90 euros. D’autre part, il investit le segment de la presse jeunesse avec Mortelle Adèle Le Mag.

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