Nommée à la tête d’une France Bleu en difficulté, cette professionnelle de l’info entend mettre son énergie et sa capacité d’apaisement au service de ses 44 antennes.

Tout chez Céline Pigalle respire la rigueur, jusqu’à ses cheveux naturellement lissés qu’elle met en désordre d’un mouvement de main. Débauchée il y a trois mois de BFMTV, où elle était directrice de la rédaction depuis sept ans, par Sibyle Veil, PDG de Radio France, elle dirige désormais France Bleu, un ensemble de 44 stations locales qui vient de mettre fin à une grève de ses matinales filmées. « Céline Pigalle éteint son premier incendie », a titré La Lettre A. Avant d’accepter, elle avoue avoir réfléchi et hésité : « C’était très difficile de quitter l’endroit où j’étais car j’avais des attaches avec ceux qui y travaillent. Si diriger France Bleu est un travail exigeant, j’ai pris l’option d’un développement durable différent de moi-même après dix ans d’info en continu. C’est un renouvellement presque total car je ne suis plus dans l’urgence du minute par minute ». C’est aussi se frotter au service public qu’elle n’a jamais connu.

Native de Gonesse (Val-d’Oise), cette fille de fonctionnaires de l’administration fiscale s’est formée à Sciences Po puis à l’École supérieure de journalisme de Lille dont elle est restée administratrice. Céline Pigalle choisit la radio et décroche la prestigieuse bourse Lauga-Delmas qui lui vaut d’intégrer Europe 1. S’ensuivent quinze années où elle apprend son métier « dans une rédaction très compétitive et assez masculine. Cela nécessitait une concentration très importante pour réussir à être adoubée ». Elle y parvient avec ses armes de toujours : travail et rigueur. Correspondante à Bruxelles puis Berlin, elle lâche le terrain et le micro à la suite de la naissance de son troisième enfant pour devenir directrice adjointe de la rédaction. « Quand on est chef, on peut rentrer très tard mais on rentre dormir chez soi », affirme-t-elle. « J’ai avancé au gré des rencontres et des opportunités et parfois je me demande si je pourrais être dans des fonctions moins engageantes », dit celle qui n’a jamais compté ses heures, téléphone vissé à la main quoi qu’il arrive.

Femme de l'ombre

À la tête de France Bleu, elle se doit de redresser des audiences qui déclinent à chaque étude Médiamétrie. « Je n’aurai pas la prétention de dire que j’ai la solution magique. J’ai l’envie de partager, de transmettre, d’organiser et d’échanger avec les équipes sur les fondamentaux pour partir à la reconquête du public, mais il est raisonnable de rester modeste », confie-t-elle. Pour elle, tout repose sur « le lien via la convivialité, l’accueil et la collaboratif ; et les services à travers les infos notamment locales et traditionnelles comme la météo et la circulation mais aussi les indices de pollution l’allergène ou de sécheresse ». Celle qui se voit en femme de l’ombre veut aussi « mettre en valeur les visages des voix qui sont les référents du public ». Pour l’heure, c’est elle qui prend (un peu) la lumière. Avant de retrouver la discrétion qui lui sied.

Parcours

1996-2011. Reporter à Europe 1, correspondante puis directrice adjointe de la rédaction.

2011-2015. Rédactrice en chef à Canal+ puis directrice de la rédaction de I-Télé.

2016. Directrice de la rédaction de LCI.

2017-2023. Directrice de la rédaction de BFMTV.

Depuis février 2023. Directrice de France Bleu.

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