L'élue écologiste au Conseil de Paris et cofondatrice de l’association des journalistes LGBT revient sur les grandes actualités de la semaine.

La célébration du mois des fiertés.

Ces dates symboliques, à l'instar du 8 mars, journée des droits des femmes, peuvent sembler institutionnelles. Mais comme je l’ai vu à Thonon-les-Bains [Haute-Savoie], les associations peuvent s’appuyer sur ces rendez-vous pour lutter contre les discriminations, qui font partie du cahier des charges des mairies, au même titre que la gestion de l’urbanisme. Je travaille aussi sur ces sujets à l’international pour la Conférence européenne lesbienne. Et j’ai vu récemment au Kazakhstan qu’aucune ambassade n’osait afficher le drapeau LGBT le 17 mai. Raison de plus pour maintenir ces rendez-vous.

Le monde de la tech réuni à VivaTech, à Paris, avec pour invité surprise Elon Musk.

Cela me semble problématique de continuer à considérer Elon Musk comme une figure de la réussite absolue et l’incarnation de tech. Je n’avais pas trouvé anodin qu’Emmanuel Macron l’ait reçu et s’en glorifie. Elon Musk est une figure qui incarne la masculinité triomphante et la droite trumpiste. Il participe à mener la planète à sa perte. Il est aussi une figure qui me gêne en tant que militante du collectif La Barbe, qui intervient dans des sommets au nom du refus des comportements d’entre-soi masculins.

Le vote par le Conseil de Paris d’une résolution dénonçant le partenariat entre TotalEnergies et la Coupe du monde de rugby.

Ce vote marque un soutien aux militants du climat et notamment aux activistes qui ont tenté de bloquer l’assemblée générale de TotalEnergies et ont subi un usage disproportionné de la force. Total émet 1 % du gaz à effet de serre mondial soit l’équivalent de celui que produit la France. L’entreprise est aussi responsable de projets climaticides en Tanzanie et en Ouganda. En tant que membre du conseil d’administration de Paris Musées, je veille aussi à ce que des banques qui financent des projets dangereux pour la planète, comme BNP Paribas, ne s’associent pas à des événements culturels. Cela fait partie de la cohérence de la démarche de Paris, signataire du traité international contre la prolifération des énergies fossiles.

Un rapport de l'Assemblée nationale qui préconise la suppression de toute publicité et du sponsoring sur France Télévisions après 20 heures.

L’idée de supprimer la publicité sur les antennes publiques pour ne pas y exposer les téléspectateurs pourrait me plaire mais je crains qu’il ne s’agisse encore d’un rapport de force et de concurrence entre privé et public. Il ne faut pas en être dupe. C’est une réflexion globale sur les sources de revenus de l’audiovisuel public qui doit être menée. Surtout quand on voit la montée des régimes autoritaires en Europe, la reprise en mains de la Rai en Italie, mais aussi les chaînes publiques en Pologne, en Hongrie et en Serbie sous la coupe du pouvoir.

Le projet de création d’une holding de l’audiovisuel public.

Je ne suis pas sûre que l’audiovisuel public ait besoin de mettre de l’énergie dans la création d’une holding, source d’une bureaucratie accrue. En revanche, développer des travaux et projets communs me semble intéressant.

Les mesures proposées par le gouvernement face à la crise du logement.

Les mesures énoncées sont techniques, a minima et insuffisantes par rapport à l’urgence de la situation et même aux préconisations de la Convention citoyenne. Derrière les problèmes de logement, c’est la violence des inégalités sociales qui se joue.

La presse, média qui traite le plus sérieusement de la place des femmes dans la société, selon une étude de l’ACPM et Kantar.

À mon sens, c’est avant tout le podcast qui a joué un rôle moteur. J’aimerais être aussi optimiste. Mais j’ai lancé l’association des journalistes LGBT, qui a 10 ans et réunit aussi des journalistes féministes, et je vois à travers leur témoignage qu’on est encore loin du compte.

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