ÉTUDE

Un sondage Odoxa montre que les plateformes numériques souffrent d'une image très négative dans l'opinion et que les Français ne croient pas à la capacité de Bruxelles à les réguler.

Selon le baromètre Odoxa de l'innovation pour Mascaret et Stratégies, dont nous dévoilons les résultats ce mercredi, les Français sont une nette majorité à penser que les plateformes numériques ne vont pas se mettre en conformité avec la réglementation européenne. D'après ce sondage réalisé du 5 au 11 mai auprès de 1002 personnes et auquel a été ajouté un échantillon de 301 professionnels, ils sont 57% à estimer qu'elles ne respecteront pas les règles de l'UE. On pense notamment au Digital Services Act qui contraint 19 plateformes à être conformes à la réglementation européenne avant le 25 août. Ce sentiment est plus équitablement partagé (50/50) chez les professionnels.

De plus 59% des personnes interrogées ne font pas confiance à l'Union européenne pour sanctionner les plateformes en infraction, alors que cette défiance n'est que de 44% chez les professionnels.  « Cela souligne un sentiment souvent mesuré dans les enquêtes d’opinion, explique Emile Leclerc, directeur d'études d'Odoxa. Les Français considèrent que nos institutions ne sont pas en capacité, ou ne souhaitent pas, sanctionner les grandes entreprises, du numérique ou d’autres secteurs. Autrement dit, les institutions ne sont plus assez puissantes à leurs yeux pour contraindre les puissances économiques que sont devenues certaines industries ou, en l’occurrence, les plateformes numériques ».

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L'image globale des plateformes apparaît également de façon très négative dans ce sondage.  85% des Français  considèrent que les grandes plateformes ne sont pas transparentes sur leurs algorithmes, 81% qu’elles ne sont pas de bonnes garantes de la protection des données, 75% qu’elles ne luttent pas contre la désinformation, 72% qu’elles ne modèrent pas bien les contenus violents et sexuels et 57% qu’elles sont dangereuses pour la démocratie. Les résultats ne sont foncièrement différents chez les professionnels même s'ils ne sont que 48% à y voir un danger pour la démocratie.

Enfin, il faut noter que 67% des Français sont favorables à l'interdiction de TikTok si les Etats-Unis décident d'interdire cette application chinoise par crainte d'espionnage. Cette part favorable au banissement en France ou dans l'Union européenne se monte même à 72% chez les professionnels. Comme vis-à-vis de Twitter, l'emporte un manque de confiance. « Surtout vis-à-vis de plus jeunes, précice Benjamin Grange, président de Mascaret : ces plateformes sont ouvertes à toutes les influences avec peu de moyens de modération et des réputations sulfureuses. » Mais les répondants du sondage ont généralement plus de 30 ans.

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