Le procès à Paris d'une femme belge qui devait être jugée mercredi 10 mai pour tentative de chantage sur Magali Berdah a été renvoyé en décembre. La prévenue se voit signifier une interdiction de contact jusqu'à l'audience.
Le procès était attendu comme « le début des vérités » selon les mots à l'AFP de Magali Berdah, fondatrice de l'agence Shauna Events, spécialisée dans la mise en relation entre les marques et les influenceurs. La femme d'affaires a engagé, depuis un an, une série de procédures devant la justice, déplorant être victime de cyberharcèlement, notamment de la part du rappeur Booba. « On ne peut pas massacrer les gens comme ça sur les réseaux sociaux, il faut que cela cesse », a-t-elle poursuivi. Soraya S., une Belge de 30 ans, est accusée d'avoir enregistré à son insu une conversation avec Magali Berdah, 41 ans, et de l'avoir ensuite menacée de remettre l'enregistrement à Booba si Magali Berdah ne lui versait pas 35.000 euros.
Placée en garde à vue en septembre, elle devait être jugée mercredi pour tentative de chantage. C'est un « délit connexe » mais « cette affaire est révélatrice de tout ce que la haine en ligne peut entraîner », a commenté Rachel-Flore Pardo, avocate de Mme Berdah. A la demande de la défense, qui a fait valoir un récent changement d'avocats et la grossesse de Soraya S., absente mercredi à l'audience, le tribunal correctionnel a repoussé le procès au 22 décembre.
Lire aussi : Le volte-face «responsable» de Magali Berdah
Mais il a aussi imposé de nouvelles obligations: Soraya S. a désormais interdiction de contact avec Mme Berdah. Si Soraya S. poste « sur n'importe quel réseau social public » des publications « où l'on s'aperçoit qu'il y a le nom de Mme Berdah, ou l'évocation de Mme Berdah, cela sera considéré comme un contact » et « pourra amener à un placement en détention provisoire », a mis en garde le président du tribunal.
« C'est une décision inédite », ont déclaré les avocats de Magali Berdah, Mes Rachel-Flore Pardo, Antonin Gravelin-Rodriguez et David-Olivier Kaminski. Le tribunal « acte la nécessité de protéger Magali Berdah face aux multiples et graves violences qu'elle subit depuis maintenant 358 jours », ont-ils estimé. « Le tribunal a compris qu'il y avait urgence et qu'il y avait un droit à vivre tranquille », a aussi réagi Mme Berdah.
De son côté, Soraya S. a déploré, par la voix de son avocat Jonathan Bellaiche, « la stratégie de communication déployée qui est de nature à porter atteinte à la présomption d'innocence d'une mère de famille de sept enfants ». « Ma cliente fera valoir ses droits au tribunal judiciaire et pas sur Instagram ou tout autre réseau social », a encore affirmé Me Bellaiche.