L’Arcom prend des mesures suite à plusieurs propos tenus par Cyril Hanouna dans TPMP ces dernières semaines. C8 est mise en demeure et le Conseil d’Etat, à la demande du régulateur, va se pencher sur le dossier pour étudier la possibilité d’une sanction.
AM
Après avoir été saisi « à de nombreuses reprises », l’Arcom a mis en demeure C8, vendredi 18 novembre. En cause, les propos que Cyril Hanouna a tenus dans son émission, Touche pas à mon poste (TPMP) fin octobre, sur le meurtre de Lola survenu quelques jours plus tôt. Les séquences concernées, par « leur caractère répétitif, traduisent un manquement de l'éditeur à l'obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours », a justifié le régulateur.
Entre autres éléments problématiques, l’animateur avait notamment « appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas », a-t-il souligné. Il demandait une peine de « perpétuité direct» et niait le droit à la suspecte d'être défendue. L'autorité constate également « que l'animateur a pu longuement exprimer son opinion sans qu'une contradiction rapide et efficace ne lui soit opposée », contrevenant ainsi à « l'obligation de respecter l'expression des différents points de vue à l'antenne sur un sujet prêtant à controverse ».
Et ce n’est pas la seule affaire à laquelle doivent faire face en ce moment Cyril Hanouna et son employeur. Les insultes adressées au député LFI Louis Boyard, dans TPMP, le 10 novembre, auront peut-être aussi une suite. A la demande du directeur général de l’Arcom, un rapporteur indépendant, membre du Conseil d'Etat, va étudier la possibilité d’une sanction à l’encontre de la chaîne. Le collège se prononcera ensuite en connaissance de cause et n'est en principe pas obligé de suivre les conclusions du rapporteur, lequel devrait rendre son rapport dans les prochaines semaines. Par ailleurs, Louis Boyard puis Cyril Hanouna ont annoncé leur intention de porter plainte l’un contre l’autre.