À deux semaines de l’ouverture de la Coupe du monde de football au Qatar, des entreprises des secteurs des jeux d’argent, des médias et de la publicité ont signé des chartes d’engagement visant à mieux protéger les mineurs et personnes vulnérables aux risques d’addiction.
Chaque secteur a sa charte et des poids lourds parmi les signataires : l’affichage extérieur, signée notamment par JCDecaux ; la télévision, qui a recueilli les signatures de France TV, TF1, M6 ou encore beIn ; la radio avec Radio France, Lagardère (propriétaire d’Europe 1) ou NRJ ; et surtout la publicité numérique. Pour cette dernière catégorie, tous les opérateurs de jeux d’argent agréés par l’Autorité nationale des jeux (ANJ), à l’initiative de ces chartes, ont approuvé la « charte d’engagement pour une publicité digitale responsable », notamment la Française des Jeux, PMU, Winamax, BetClic et Unibet.
L’objectif principal est de limiter « la pression publicitaire sur tous les supports de communication (télévision, radio, affichage et sur le digital) et renforcer la protection des mineurs et des publics à risque », décrit un communiqué de l’ANJ publié lundi. « Exclure la communication publicitaire à proximité immédiate des établissements scolaires et des structures de soin en addictologie », limiter les publicités dans les gares et les stations de métro, ne pas diffuser successivement deux messages publicitaires, ne pas faire appel à des influenceurs qui ont une « audience supérieure ou égale à 16 % dans la tranche d’âge des 13-17 ans » font partie des mesures préconisées.
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Au moment de l’Euro 2020 de football, l’ANJ avait « enregistré une pression publicitaire sans précédent en faveur des jeux d’argent et de hasard » et avait dévoilé en février 2022 « un plan d’actions ambitieux pour modérer le contenu des publicités pour les jeux d’argent et la pression publicitaire à laquelle les publics sont exposés », rappelle Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ. A contre-courant des signataires de la charte, le Syndicat des radios indépendantes (Sirti), qui représente 170 radios privées, et le groupement les Indés Radios, qui rassemble 129 radios indépendantes, ont annoncé lundi refuser la signature de la charte, appelant à « une remise à plat urgente du dispositif de mentions légales » à la radio.
Le « média radio, uniquement oral, ne peut pas être traité comme les autres médias sur lesquels un rapide défilement ou affichage de texte permet l’intégration des mentions légales », arguent les organismes dans un communiqué, jugeant ces mesures « discriminatoires pour la radio ». Les mentions légales « représentent désormais quasiment la moitié » d’un spot radio, soit « 10 secondes environ d’un spot qui en fait 20 », précisent-ils, affirmant que « 2/3 des auditeurs souhaitent une mention courte qui renvoie directement sur un site internet ».