Billet

[Billet] Si les blagues poisseuses se sont enfin évaporées de nombre d’open spaces, certains hommes s’interrogent de bonne foi sur la conduite à tenir.

Cinq ans que des voix de femmes se sont fait entendre. Pour dire stop aux agressions et viols qui sont tus et tuent. Dire stop au harcèlement parfois sournois de la vie quotidienne. Dire stop aux crimes impunis et aux souffrances intériorisées. Le bilan est vertigineux. Des têtes sont tombées, dans des milieux très exposés et enviés : la pub, le cinéma, les médias ou la politique. La peur a changé de camp, indéniablement. Les femmes n’ont plus à s’excuser d’être séduisantes ou d’arborer une jupe courte comme si cela exonérait les sauvageries dont elles sont victimes. Les codes de la masculinité et de la séduction se redéfinissent en écho à ces cinq années de l’ère MeToo. Si les blagues poisseuses se sont enfin évaporées de nombre d’open spaces, certains hommes s’interrogent de bonne foi sur la conduite à tenir. Jamais les bons, malheureusement. N’y a-t-il aucun risque à prendre l’ascenseur avec une femme ? À la complimenter ? Voire à l’inviter à dîner ? Où s’arrêtent la séduction voire la galanterie et où commencent les prémices du harcèlement ? Il reste un dialogue apaisé à protéger, voire à retrouver. Comme un charme à privilégier coûte que coûte.

Lire aussi : Les hommes à la recherche d’une nouvelle masculinité post-#MeToo

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