Quelles expressions nous ont fait bondir, rire, en bref, se sont imposées en 2024 ? Sélection non exhaustive.

Demure

Être « demure », c’est se montrer sobre, discret, mesuré en toute situation. Le mot a émergé l’été dernier dans une vidéo de la tiktokeuse américaine Jools Lebron. Elle y commentait sa façon de se maquiller (« very demure, very mindful ») pour aller travailler. Les internautes ont apprécié le trait d’humour, l’autodérision. Le terme a été repris partout (par Khloé Kardashian, Joe Biden…). Il permet notamment de dénoncer l’injonction faite aux femmes de se comporter « convenablement ».

@joolieannie #fyp #demure @OAKCHA @Paul | Fragrance Influencer ♬ original sound - Jools Lebron

Brat 

Une brat, ou une « sale gosse » en anglais, c’est désigner « quelqu’un, en particulier un enfant qui se comporte mal ou vous agace ». Charli XCX a sorti son album Brat cet été, et a fait de ce terme, plutôt péjoratif à la base, une sorte de symbole de l’acceptation de soi et de ses imperfections. Le dictionnaire britannique Collins l’a même nommé comme l’un des mots les plus discutés en 2024, jusqu’à être repris par Kamala Harris durant sa campagne.

Agents

En intelligence artificielle, ils représentent l’avenir. On parle alors d’IA « agentique ». Les agents sont des systèmes qui permettent d’appliquer un modèle d’IA générative (Large Language Model) à des tâches précises mais complexes. Ils permettent d’adapter ce grand modèle à des analyses de documents spécifiques (financier, relation client, RH, comptabilité, sites web…) via des API qui se connectent aux sources, des outils de planification pour organiser le tout, et des mémoires dédiées, qui permettent à l’agent de se spécialiser. Quand une entreprise intègre l’IA, elle met en place différents agents pour des tâches précises afin d’automatiser différents processus.

VIC (very important consumers)

Ils sont partout. On parle là des VIC, acronyme se référant aux « very important consumers ». Aujourd’hui, de plus en plus de consommateurs se considèrent comme tels. En particulier chez les plus jeunes, comme le souligne Éric Briones dans son dernier ouvrage, paru aux éditions Dunod : « La génération Z est à la fois le moteur de l’hypercroissance du luxe et son épée de Damoclès. Son désir de consommer du luxe est inégalé par rapport aux autres générations : ces jeunes ne sont pas les consommateurs de demain mais d’aujourd’hui, représentant 20 % des achats de luxe sans même inclure la seconde main. Pour eux, le luxe est un plaisir quotidien et ils exigent d’être traités comme des VIC. »

Ennemis de l’intérieur

L’expression a été employée le 14 octobre sur Fox News par Donald Trump, alors candidat. Les « ennemis de l’intérieur » sont considérés par lui comme « plus dangereux que la Chine, la Russie ». Si la rhétorique rappelle les heures sombres du fascisme ou de maccarthysme, Trump n’a pas mis longtemps à mettre des noms sur cette cinquième colonne, comme le démocrate Adam Schiff, qui a conduit la procédure d’impeachment contre lui. Le terme désigne aussi « les tarés d’extrême gauche », contre lesquels il veut envoyer l’armée, les juges ou les journalistes. Bref, l’ennemi est son opposant.

Détox digitale

Dans les pas d’Inoxtag, Léna Situations a appelé à la détox digitale dans une vidéo intitulée « Un mois sans écran », publiée en novembre. Une résolution paradoxale : la déconnexion digitale des influenceurs est mise en scène et engrange des vues (2,8 millions de vues pour la vidéo de Léna). Néanmoins, le message ne peut être néfaste alors que les jeunes passent en moyenne 3 h 11 par jour sur les écrans. L’Australie vient d’ailleurs d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans.

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